Le sublime mensonge d'André KIENER, directeur de RTE Sud-Est

Reportage diffusé sur TF1 au journal de 20h le samedi 07 mai 2005

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carte PACAC'est donc pour faciliter le travail des pompiers que le préfet des Bouches-du-Rhône à fait couper la seule ligne à haute-tension qui alimente la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Pourquoi n'y-a-t'il qu'un seul réseau pour désservir une zone qui compte près de 4 millions d'habitants ? Les explications d'Olivier lortioste et de philippe du berne.

Cette ligne à haute-tension, c'est la seule liaison qui existe pour acheminer le courant de la vallée du Rhône vers la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. 1100 Méga-watt [N'importe quoi... cela ne veut rien dire ! ce sont des lignes de 400.000 volts. Ce serait comme de dire "des tuyaux de 1100 mètre-cube" pour désigner des tuyaux de 1cm de diamètre] qui alimentent les postes locaux d'EDF qui eux-même fournissent de l'électricité à un million de clients. Hier soir, c'est dans cette salle que l'alimentation a été coupée, à la demande de la préfecture, pour protéger les pompiers au sol et les Canadairs qui survolaient le site. carte boutre broc-carrosRésultat : une coupure de courant gigantesque. Sur cinq départements, du Var jusqu'aux Alpes Maritimes. La cause : ce trou dans le réseau, situation quasi-unique en France, pour cette région trés peuplée il n'y a pas de ligne de secours.

Olivier LAVOINE, porte-parole RTE (Réseau Transport d'Electricité)Olivier LAVOINE, porte-parole RTE (Réseau Transport d'Electricité) : Nous avons effectivement, en la matière, un projet qui est finalement de relier ce point du réseau [Boutre] à celui-çi [Broc-Carros], c'est à dire à peu près Manosque jusqu'à Nice, et à ce moment là, depuis Nice, nous aurions pu réalimenter une grande partie de la région PACA.

carte gorges du verdon Une solution envisagée depuis 20 ans. Le problème c'est qu'elle traverse le site des Gorges du Verdon. Des associations réclament un enfouissement de ces lignes. Difficile techniquement répond la RTE, la filiale d'EDF qui gère le réseau.

André KIENER, directeur de RTE Sud-Est André KIENER, directeur de RTE Sud-Est : il faut réaliser que l'enfouissement d'une ligne 400.000 volts ça revient à construire l'équivalent d'une route départementale dans ces sites là, et l'impact sur les milieux naturels d'une solution souterraine est bien pire que l'impact d'une solution aérienne. C'est aussi plus cher, ça coûte entre dix fois et vingt fois plus cher qu'une solution aérienne.

Si le projet reçoit toutes les autorisations administrations, il pourrait être achevé fin 2007. La région PACA aurait alors cette double alimentation qui lui fait cruellement défaut.

Analysons la déclaration de Mr KIENER :

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d'André KIENER
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1 : l'enfouissement d'une ligne 400.000 volts ça revient à construire l'équivalent d'une route départementale

L’argument selon lequel une liaison 400 kV reviendrait à construire l'équivalent d'une « route départementale » (ou, selon les versions, d'une « autoroute »...) est l’un des plus malhonnête mais aussi l’un des plus fréquemment avancés (voir notamment l’article de « Marianne » ci-dessous). Dans la réalité concrète, la largeur de la bande de terrain dépend essentiellement du type de technologie auquel on aura recours (câbles à huile, câbles à isolation synthétique, canalisations à isolation gazeuse, câbles supraconducteurs), donc du choix des ingénieurs. Pour une liaison 400 kV souterraine, la largeur de la tranchée sera comprise entre 2 mètres dans le meilleur des cas et… plus de 20 mètres si les ingénieurs optent pour la plus mauvaise solution !

L’argument du showman de RTE est donc particulièrement spécieux. Il n’est pas faux mais il ne vaut que si l’étude a été faite par des « imbéciles diplômés » ! Nous devons donc conclure qu’il n’y a, chez RTE, que des ingénieurs incapables d’étudier correctement une liaison souterraine de type THT ou EHT. Mais nous sommes plutôt enclins à penser que les véritables « incapables » sont les responsables de la « communication » !

emprise au sol comparée

Ce document (source : Asea Brown Boveri – ABB) montre l’emprise au sol comparée d’une ligne aérienne 380/400 kV et de trois liaisons LIG (isolation gazeuse) posées respectivement « en tranchée » (pose en nappe), « en tunnel » et « en galerie ». Dans ces trois cas, l’emprise est comprise entre 6 mètres et 3,5 m. Curieusement, la solution la moins encombrante (pose en trèfle en tranchée) n’est pas figurée sur ce dessin. Elle se contente d’une tranchée d’environ 2 mètres de large. Par comparaison, la largeur des nappes de conducteurs de la ligne aérienne équivalent est de 32 mètres. Cependant, la largeur du « couloir de nuisance » qui est associé aux lignes aériennes de ce type peut être de plusieurs centaines de mètres. Pour les liaisons souterraines correctement étudiées et installées, les nuisances sont pratiquement nulles, qu’il s’agisse des incidences esthétiques, écologiques ou sanitaires.

comment les ouvrages souterrains sont implantés en bordure des routes

Ce document (source ABB) montre comment les ouvrages souterrains sont implantés en bordure des routes, autoroutes et autres axes de circulation (voies navigables, voies ferrées,…). L’emprise est ici de 3,5 m de chaque côté d’une autoroute mais elle peut être réduite à moins de deux mètres avec d’autres types de câbles.

tranchée destiné à recevoir les câbles
d’une liaison souterrain

Cette photo permet de juger de la largeur effective d’une tranchée destiné à recevoir les câbles d’une liaison souterrain de grand transport. Il s’agit de la partie terrestre de la liaison France-Angleterre (IFA 2000). Elle permet de transporter 2.000 MW en passant sous la Manche. Elle se compose de deux circuits à courant continu (on ne peut pas raccorder directement les réseaux français et britanniques qui ne sont pas techniquement compatibles, d’où la nécessité de transporter l’électricité sous forme de courant continu qui est retransformé en courant alternatif). Si l’interconnexion s’était faite en courant alternatif, la largeur de la tranchée aurait été à peu près du même ordre (pour deux circuits posés en trèfle jointif). Ce document est extrait du rapport du groupe spécial 22 du Comité Technique de l’Electricité (Ministère de l’Industrie – 1996). Il démontre que l’on est loin, vraiment très loin, du « tunnel sous la Manche », d’une « autoroute de 20 mètres »  ou même d'une « départementale » !

2 : ça coûte entre dix fois et vingt fois plus cher qu'une solution aérienne.

Ces chiffres sont absurdes.

Ils négligent toute une série de paramètres qui sont favorables aux ouvrages enfouis ou immergés et défavorables aux lignes aériennes.

Les coûts d’investissement sont plus élevés en souterrain (mais pas à ce point !) mais en aérien il faut tenir compte des coûts d’exploitation, ordinaires ou exceptionnels (comme les dégâts causés aux lignes aériennes par les intempéries). En souterrain il faut tenir compte des économies réalisées en termes de pertes, lesquelles sont moins importantes en technologie non aérienne qu’en technologie aérienne. C’est ce que confirmait clairement M. Alain LEBRETON, président du comité technique de l’électricité (CTE) auprès du ministre de l’Industrie lorsqu’il déclarait, le 26 mai 1998 (communication fait à Toulon dans le cadre du Débat public relatif à ce projet " Boutre-Carros ") : " Le coût des câbles varie beaucoup avec le coût de la pose : mode, nature du sol, occupation du terrain. Toutefois, les pertes de transport sont moins élevées. Si on capitalise le gain correspondant et si l’on en tient compte dans la comparaison, le rapport aérien sur souterrain est à peu près divisé par deux… ". Et le président du CTE d’ajouter : " …Il font donc se préparer, techniquement et économiquement, à moins construire en aérien, à construire plus en souterrain et, en tous cas, à ne pas augmenter la longueur du réseau aérien HTB existant et à réduire celle du réseau HTA… ".

Nous sommes cependant maintenant bien loin de la soi-disante " impossibilité d’enfouissement " qui fut le credo du duo RTE-EDF pendant des années.

En ce qui concerne les coûts, il est très difficile de donner des chiffres, surtout en 400 kV où il s’agit de faire des estimations cas par cas. Comme l’indiquait fort bien Alain Lebreton, les coûts effectifs dépendent d’un grand nombre de paramètres et de choix techniques. C’est ainsi qu’avec des câbles " classiques " (câbles à huile ou câbles secs), le ratio moyen s’établira entre 6 et 12. Mais il oscille entre 3 et 5 avec les liaisons à isolation gazeuse (LIG, CIG ou TGT), comme l’indique une note émanant du groupe Alcatel-Câbles ( aujourd’hui rebaptisé " Nexans "). Elle émane du service " Information et documentation " de ce groupe câblier et date d’octobre 1994. Dans son numéro de septembre 1999, la revue " Instantanés techniques " (revue trimestrielle des " techniques de l’ingénieur ") consacrait également un article aux liaisons souterraines à isolation gazeuse. On pouvait y lire la mention suivante : …Avec la LIG, l’investissement est de 10 fois celui d’une ligne aérienne équivalente, mais le coût tombe à 5 fois seulement en valorisant l’économie apportée par la réduction considérable des pertes. Il faudrait ajouter à cette considération l’économie des surcoûts d’exploitation… ". Cette mention est en parfait accord avec les déclarations du président du CTE ainsi qu’avec les estimations du groupe Alcatel. Elles sont aussi conformes aux estimations données par Daniel Depris dans son ouvrage consacré aux réseaux électriques souterrains, immergés et sous-marins.

Il ne faut pas non plus négliger le fait que les marchés relatifs aux ouvrages électriques souterrains ou immergés sont presque toujours entachés d’anomalies financières, essentiellement des surfacturations faites au plan national pour compenser le dumping consenti par les câbliers français au niveau international.

Outre le fait que ces procédés sont illégaux, ils faussent les calculs de comparaison.

En 2002, on pouvait considérer que, dans le cas des liaisons HTB 63/90 kV, le coût effectif d’une liaison souterraine ou immergée était égal ou légèrement inférieur à celui d’une ligne aérienne équivalente, du moins si l’on effectue un calcul complet sur la base de la durée de vie comptable d’un ouvrage (40 ans). Pour la classe THT/225 kV, la liaison non aérienne sera, en ordre moyen, entre 1,5 et 2,5 fois plus chère qu’un ouvrage aérien. Ces calculs n’intègrent pas les coûts dits " impondérables " comme ceux qui résultent, par exemple, des dégâts provoqués par les tempêtes.

Remarque importante : Il faut aussi rappeler que l’avènement des câbles supraconducteurs (SC) va bouleverser la conception des réseaux électriques dans les années à venir. Les câbles SC – qui ne génèrent pas de pertes par résistance (l’effet Joule étant nul) – devraient permettre de limiter la tension de transport entre 200 et 250 kV. En effet, une liaison 225 kV de type SC a une capacité de transport équivalente à celle de deux lignes aériennes 400 kV. La première liaison SC est en service a Détroit (USA). Elle a été réalisée à l’aide de câbles développés par le groupe Pirelli, en collaboration avec AMSC (fabricant américain de matériaux supraconducteurs) et EDF (actionnaire d’AMSC). Fonctionnant sous 24 kV, elle a la même capacité de transport qu’une liaison classique de 110 kV.

L’enfouissement d’un ouvrage 400 kV n’est pas plus complexe que l’enfouissement d’un ouvrage 63, 90 ou 225 kV, d’autant que l’on enterre des ouvrages de ce type depuis 1942, autrement dit depuis plus d’un demi-siècle.

C’est d’ailleurs une firme câblière française (Câbles de Lyon) qui a fournit les premiers câbles 500 kV commandés par un producteur suédois, en 1956. Il s’agissait, à l’époque de câbles à isolation huile-papier (câbles à huile fluide). C’est une autre entreprise française (Silec, aujourd’hui Sagem) qui a fait homologuer (par EDF) le premier " câble sec " (isolation synthétique) en classe 400-500 kV et ce, en 1985.

vue en couple du câble 500 kV produit, dans la seconde moitié des années 50

Ci-dessus, vue en couple du câble 500 kV produit, dans la seconde moitié des années 50, par les « Câbles de Lyon » (document extrait du catalogue général de 1960). Ce type de câble a été fabriqué à la demande de producteurs suédois d’électricité et installé à Grundfors et à Stornorrfors. Les circuits ainsi équipés pouvaient transporter 1.400 MVA en régime permanent (sous 500 kV) avec un section conductrice en cuivre de seulement 405 mm².

En 1986, le groupe Pirelli a fait homologuer, en Italie, un câble capable de supporter une tension alternative de 1.100.000 volts (1100 kV ou 1,1 MV). Il faut donc dénoncer haut et fort, les manœuvres de désinformation visant à laisser croire, aux personnes non averties, que le transport, par câbles, des extra et ultra hautes tensions (EHT de 300 à 600 kV et UHT de 600 à 1200 kV) n’est pas possible techniquement. C’est pourtant ce qu’osent encore prétendre les « communicants » d’EDF/RTE et même certains pseudo-journalistes à la solde des lobbies (comme le dénommé Jean Vermeil qui a osé affirmer, dans un article du « Nouvel Observateur » (n°1590 – 1995 – EDF réinvente les pylônes) que « Quant à enterrer la très haute tension (400.000 volts), personne ne maîtrise encore les contraintes d’isolation que cette technique exige… » ! ! !

En date du 27 avril 1995, la présidence du CEPHES avait adressé une lettre de protestation à M. Jean Daniel, rédacteur du Nouvel Observateur lequel, bien entendu n’a jamais répondu à notre courrier. Ce mutisme confirme ce que nous pensons sur la collusion qui existe entre les désinformateurs professionnels d’EDF/RTE et du ministère de l’Industrie d’une part, et la grande presse française. Un incident du même genre a opposé la présidence du CEPHES à la rédaction de « Marianne », M. Jean-François Kahn ayant, lui aussi refusé de s’expliquer à propos des mensonges grossiers que son hebdomadaire avait publié en janvier 2000.

Lorsqu’ils sont pris en flagrant délit de désinformation, les journalistes français pratiquent la politique de l’autruche et du « silence radio ». C’est la raison pour laquelle le CEPHES continue à revendiquer l’adoption d’une législation permettant de poursuivre, sur le plan pénal, les individus qui se rendent coupables des délits de désinformation et de manipulation. Une telle loi permettrait de faire citer les « communicants », les journalistes, les fonctionnaires et les dirigeants politiques qui persistent à mentir honteusement dans le seul but de couvrir des pratiques industrielles inadmissibles. Actuellement, de telles poursuites peuvent déjà être engagées en vertu de la directive 90/313/CEE mais son application demeure limitée et difficile. C’est ainsi qu’une plainte visant Dominique Voynet – ex ministre de l’environnement – n’a jamais été prise en considération par les autorités compétentes.

Le CEPHES n’hésitera cependant pas à faire connaître les noms des personnes, des journaux et des organismes qui se rendent coupables de ces délits, comme Dominique Voynet, Dominique Strauss-Kahn, Christian Pierret, Martin Malvy, Franck Sérusclat ou Christian Kert (entr’autres), le « Nouvel Observateur » et « Marianne » (entr’autres), le ministère de l’Industrie, le ministère de l’Environnement et les DRIRE (entr’autres organismes officiels). Sans oublier les « communicants » et autres agents d’EDF et de RTE.

A noter que la manipulation des parlementaires est assurée, à l’intérieur même du parlement français, par le député Jean-Claude Lenoir (UDF), ancien directeur du service « Relations avec les élus » de la direction-générale d’EDF. Il dirige un noyau de députés et de sénateurs que les clairvoyants surnomment « groupe des apparentés EDF ».

article « Marianne » n° 142 du 10 janvier 2000

Ci-dessus, on retrouve les principaux mensonges distillés par la rédaction de « Marianne » dans son n° 142 du 10 janvier 2000 (article signé par le dénommé Jean-Claude Jaillette, l’un des « coordinateurs » de la rédaction). La méthode de  désinformation utilisée par « Marianne » - particulièrement vicieuse - consiste à mélanger des mensonges grossiers avec des informations correctes. On notera que cet hebdomadaire, qui se qualifie lui-même d’ « anticonformiste et anti-pensée-unique » (sic), a reçu pas mal d’argent d’EDF-RTE par le biais de la publicité « de prestige » que ce groupe industriel utilise pour monnayer la complaisance des rédactions. Cette publicité est, en fait, une forme déguisée de corruption. Dans pas mal de cas, les journalistes se contentent d’apposer leur signature au bas d’articles qui ont, en fait été rédigés par les « communicants » d’EDF-RTE. Mais en cautionnant de leur nom des informations mensongères, il leur appartient d’en assumer pleinement la responsabilité. Il ne peuvent, en aucune façon, bénéficier de « circonstances atténuantes ». La déontologie journalistique exige qu’un rédacteur (ou son éditeur responsable) vérifie l’exactitude des informations qu’il diffuse. S’il ne le fait pas, il se rend coupable de faute professionnelle grave. S’il est incompétent dans le domaine abordé et s’il n’a pas la possibilité de vérifier ses sources, il doit s’abstenir de publier.

3: l'impact sur les milieux naturels d'une solution souterraine est bien pire que l'impact d'une solution aérienne.

Les canalisations d'eau, souterraines, et parfois de grand diamètre, ont-elles un impact sur les milieux naturels ? Non.
Affirmer que l'impact sur les milieux naturels d'une solution souterraine est bien pire que l'impact d'une solution aérienne est parfaitement ridicule puisque les ouvrages souterrains ou immergés, invisibles et indécelables (et dificilemnt sabotables, par la même occasion !) n’agressent en rien l’environnement, contrairement aux lignes aériennes qui agressent TOUJOURS l’environnement !

La déclaration de Mr André KIENER, directeur de RTE Sud-Est est un grossier mensonge patent, totalement indigne d’une entreprise qui se pose en leader international dans son domaine d’activités.

Nous sommes en présence d’une tentative de désinformation-manipulation qui fleure bon ce stalinisme qui hante encore certains services d’EDF, en particulier le département " communication ", le département " relations avec les élus " et ce KGB interne qu’EDF a baptisé " GRETS " (Groupe Recherche Energie, Technologie et Société). Pour mémoire, le GRETS a été créé, au sein de la DER (Direction des Etudes et Recherches) d’EDF pour étudier le comportement des militants antinucléaires et les différentes façons de contrer leurs actions.

Cela impliquait nécessairement de " ficher " lesdits opposants. Aujourd’hui, le GRETS s’occupe aussi des militants " anti THT " et de tous ceux et celles qui, de façon générale, pourraient nuire aux intérêts du lobby de l’électricité (et industries dérivées). Cette police interne collabore étroitement avec les services du ministère de l’Industrie et de la police nationale (en l’occurrence les " Renseignements Généraux ".

Notons qu’en vertu de la loi " Informatique et liberté ", les fichiers détenus par EDF et RTE sont illicites et devraient être détruit. Mais ne comptons pas trop sur les pouvoirs publics français pour mettre de l’ordre dans la pétaudière RTE-EDF.

Autant savoir !

Pour plus de renseignements, voir l’ouvrage que Daniel Depris a consacré aux réseaux souterrains, immergés et sous-marins ainsi que les différentes rubriques du site Internet du CEPHES.

On pourra, par ailleurs se référer aux très rares articles techniques (en langue française) ayant échappé aux manœuvres de manipulation d’EDF et de RTE. Parmi, ceux-ci, on pourra citer les documents émanant du service « Information et documentation » du groupe Alcatel-Nexans (voir notamment l’article intitulé « La solution souterraine longue distance aux problèmes d’environnement : Electroduc à gaz 420-550 kV »), les communications des conférences Cigré et Jicable, certains articles publiés par « Les techniques de l’Ingénieur » et « L’usine Nouvelle » ainsi que les documents émanant des différents groupes câbliers (Pirelli, Nexans, Sagem, Siemens, ABB, Hitachi,…). « Science et Vie » a aussi publié un bel article de vulgarisation à propos du développement des câbles SC.

Les articles publiés par la « presse grand public » sont généralement sans le moindre intérêt.

Pour l’aspect technique et « historique » de la technologie des réseaux souterrains, on peut se référer à différents ouvrages destinés à l’enseignement de l’électrotechnique, pour la plupart édités hors de France (Belgique, Suisse, Canada,…) ainsi qu’à « L’Encyclopédie pratique de l’électricité » en deux volumes des éditions Quillet (1933-1934).

Pour mémoire, les premiers réseaux électriques souterrains datent de la fin du XIXe siècle et, lors de l’exposition universelle de 1900 (à Paris), on exposait déjà un câble capable de supporter une tension alternative de 30 kV (comme indiqué dans un ouvrage de Lucien Poincarré, publié en 1927). La ville de Paris a commencé à enfouir ses réseaux à haute tension (60 kV) juste après la première guerre mondiale (1920-1921) et ses réseaux THT/220 kV en 1935. En France, les premiers essais d’enfouissement des ouvrages 380 kV datent de l’immédiate après-guerre (entre 1947 et 1950).

Les pays qui ont fait le plus gros efforts d’enfouissement sont l’Arabie saoudite et les émirats arabes. La quasi-totalité de leurs réseaux de transport d’électricité sont souterrains ou immergés et ce, pour des raisons purement stratégiques. Les câbliers français et allemands ont installé des liaisons non aériennes 380 kV dans cette région du monde (dont la première liaison LIG) mais aussi au Canada, en Afrique du Sud et en Chine.

Pose de câbles HT dans une rue de Paris vers 1930
Pose de câbles HT dans une rue de Paris vers 1930 (cliché « Câbles de Lyon »).

Vue en coupe de la première liaison souterraine 220 kV réalisée en France

Vue en coupe de la première liaison souterraine 220 kV réalisée en France. Il s’agit de la liaison « Saint Denis/ Clichy-sous-Bois », longue de 18,5 km et réalisée en 1935. La technique est classique : les trois câbles unipolaires sont posés en trèfle jointif dans un caniveau en béton armé d’environ 50 cm de côté. C’est toujours la technique la plus utilisée. Elle présente l’avantage de ne produire qu’une induction magnétique très faible. L’induction électrique est, pour sa part, totalement nulle (le champ électrique induit étant mis à la terre par l’intermédiaire de l’écran métallique du câble). La situation est différente si les câbles sont posés « en nappe » (induction magnétique beaucoup plus importante). Le seul avantage de la pose en nappe réside dans une capacité de transport un peu plus grande. Lorsqu’une liaison souterraine a été bien conçue, le champ magnétique induit peut être considéré comme négligeable à plus de 3 mètres des câbles( traditionnellement enfouis entre 1,3 et 1,5m sous le niveau du sol) . Il pourra, par contre, être nocif à plus de 100 mètres de certaines lignes aériennes.

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