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http://www.rte-france.com/htm/fr/envirnmt/envirnmt_milieu_enfouiligne.htm
en date du 11 juillet 2002
Les passages encadrés de rouge dénoncent un mensonge Les passages encadrés de vert apportent un complément d'information Les passages encadrés de bleu soulignent une manipulation
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Respect des milieux naturels
Réduire le réseau aérien
Protection de l'avifaune
Intégration des lignes
Enfouissement des lignes
Insertion des postes

Milieu naturel

 

 

Enfouissement des lignes

Plus de 4% du réseau 225 000, 90 000 et 63000 volts de RTE est aujourd'hui enfoui. La longueur du réseau aérien diminue chaque année.
En 1999, 705 MF ont été consacrés à l'enfouissement des réseaux de transport. Depuis 5 ans, 3,2 milliards de francs ont été dépensés à cet effet.

Coût d'investissement des ouvrages en millions de francs
au 01/02/2001 par kilomètre

(Extrait du Rapport Piketty - Février 2001 - Conseil Général des Mines)

Tension   63/90 kV 225 kV 400 kV
Aérien Zone rurale 1 à 1.4 1.5 à 3 3 à 6
  Zone urbaine 1.5 à 2* 3 à 6* 4 à 8
Souterrain Zone rurale 2 à 4 4 à 6  
  Zone urbaine 3 à 8 5 à 12*  

* estimation théorique dans la mesure où l'essentiel des lignes nouvelles est désormais enfoui.

Ce tableau est particulièrement mensonger.

Les " fourchettes " mentionnées par RTE négligent toute une série de paramètres qui sont favorables aux ouvrages enfouis ou immergés et défavorables aux lignes aériennes.

Il s’agit ici de ratios qui ne tiennent compte que des coûts à l’investissement, sans prendre en compte les coûts d’exploitation, ordinaires ou exceptionnels (comme les dégâts causés aux lignes aériennes par les intempéries). Ils ne tiennent pas compte non plus des économies réalisées en termes de pertes, lesquelles sont moins importantes en technologie non aérienne qu’en technologie aérienne. C’est ce que confirmait clairement M. Alain LEBRETON, président du comité technique de l’électricité (CTE) auprès du ministre de l’Industrie lorsqu’il déclarait, le 26 mai 1998 (communication fait à Toulon dans le cadre du Débat public relatif au projet " Boutre-Carros ") : " Le coût des câbles varie beaucoup avec le coût de la pose : mode, nature du sol, occupation du terrain. Toutefois, les pertes de transport sont moins élevées. Si on capitalise le gain correspondant et si l’on en tient compte dans la comparaison, le rapport aérien sur souterrain est à peu près divisé par deux… ". Et le président du CTE d’ajouter : " …Il font donc se préparer, techniquement et économiquement, à moins construire en aérien, à construire plus en souterrain et, en tous cas, à ne pas augmenter la longueur du réseau aérien HTB existant et à réduire celle du réseau HTA… ".

La tableau laisse aussi supposer que l’enfouissement n’est pas possible en classe EHT/400 kV puisqu’aucun chiffre n’est donné pour cette catégorie d’ouvrages. A ce propos, M. Lebreton disait, toujours en mai 1998, que : " …il s’agit, pour le 400 kV, de tronçons de courtes longueurs (inférieures à 20 km) adoptés, soit pour des raisons techniques (40% des cas) ou politiques et environnementales (60% des cas)… "

Nous sommes donc bien loin de la soi-disante " impossibilité d’enfouissement " qui demeure le credo du duo RTE-EDF. Il est cependant exact que la plupart des liaisons existantes sont de courtes longueur. En courant alternatif, l’une des plus longues demeure la liaison sous-marine du détroit de Vancouver ( en 525 kV) dont la longueur est de 38 km. Par contre, il existe des liaisons 400 kV en courant continu qui font plus de 200 km de long.

En ce qui concerne les coûts, il est très difficile de donner des " fourchettes ", surtout en 400 kV où il s’agit de faire des estimations cas par cas. Comme l’indiquait fort bien Alain Lebreton, les coûts effectifs dépendent d’un grand nombre de paramètres et de choix techniques. C’est ainsi qu’avec des câbles " classiques " (câbles à huile ou câbles secs), le ratio moyen s’établira entre 6 et 12. Mais il oscille entre 3 et 5 avec les liaisons à isolation gazeuse (LIG, CIG ou TGT), comme l’indique une note émanant du groupe Alcatel-Câbles ( aujourd’hui rebaptisé " Nexans "). Elle émane du service " Information et documentation " de ce groupe câblier et date d’octobre 1994. Dans son numéro de septembre 1999, la revue " Instantanés techniques " (revue trimestrielle des " techniques de l’ingénieur ") consacrait également un article aux liaisons souterraines à isolation gazeuse. On pouvait y lire la mention suivante : …Avec la LIG, l’investissement est de 10 fois celui d’une ligne aérienne équivalente, mais le coût tombe à 5 fois seulement en valorisant l’économie apportée par la réduction considérable des pertes. Il faudrait ajouter à cette considération l’économie des surcoûts d’exploitation… ". Cette mention est en parfait accord avec les déclarations du président du CTE ainsi qu’avec les estimations du groupe Alcatel. Elles sont aussi conformes aux estimations données par Daniel Depris dans son ouvrage consacré aux réseaux électriques souterrains, immergés et sous-marins.

Il ne faut pas non plus négliger le fait que les marchés relatifs aux ouvrages électriques souterrains ou immergés sont presque toujours entachés d’anomalies financières, essentiellement des surfacturations faites au plan national pour compenser le dumping consenti par les câbliers français au niveau international.

Outre le fait que ces procédés sont illégaux, ils faussent les calculs de comparaison.

En cette année 2002, on peut considérer que, dans le cas des liaisons HTB 63/90 kV, le coût effectif d’une liaison souterraine ou immergée est égal ou légèrement inférieur à celui d’une ligne aérienne équivalente, du moins si l’on effectue un calcul complet sur la base de la durée de vie comptable d’un ouvrage (40 ans). Pour la classe THT/225 kV, la liaison non aérienne sera, en ordre moyen, entre 1,5 et 2,5 fois plus chère qu’un ouvrage aérien. Ces calculs n’intègrent pas les coûts dits " impondérables " comme ceux qui résultent, par exemple, des dégâts provoqués par les tempêtes.

Remarque importante : Il faut aussi rappeler que l’avènement des câbles supraconducteurs (SC) va bouleverser la conception des réseaux électriques dans les années à venir. Les câbles SC – qui ne génèrent pas de pertes par résistance (l’effet Joule étant nul) – devraient permettre de limiter la tension de transport entre 200 et 250 kV. En effet, une liaison 225 kV de type SC a une capacité de transport équivalente à celle de deux lignes aériennes 400 kV. La première liaison SC est en service a Détroit (USA). Elle a été réalisée à l’aide de câbles développés par le groupe Pirelli, en collaboration avec AMSC (fabricant américain de matériaux supraconducteurs) et EDF (actionnaire d’AMSC). Fonctionnant sous 24 kV, elle a la même capacité de transport qu’une liaison classique de 110 kV.

La France est un des pays les plus avancés pour l'enfouissement du réseau 225 000 volts. Elle est bien placée pour les lignes 90 000 et 63 000 volts, compte tenu notamment de sa densité de population.

La France, si elle est effectivement un peu mieux placée que les autres pays européens en ce qui concerne l’enfouissement de son réseau 225 kV, est GLOBALEMENT EN RETARD dans le domaine de l’assainissement et de la sécurisation de ses réseaux électriques.

Où en est-on ?

Dans l'annexe "environnement" du contrat d'entreprise de 1997-2000, l'engagement avait été pris d'enfouir 20 % des nouvelles lignes 90 000 et 63 000 volts.

26.6% de nouvelles lignes ont été réalisées en souterrain.

Au total, plus de 2000 km en 90 000 et 63 000 volts et plus de 800 km en 225 000 volts ont d'ores et déjà été enfouis. La priorité est donnée aux zones urbaines et périurbaines où la densité de population est la plus forte.

Enfin, RTE poursuit plusieurs voies de recherche sur l'enfouissement des lignes permettant d'envisager une amélioration de leur performance et surtout une diminution de leur coût.

Peut-on tout enfouir ?

Sur les lignes 400 000 volts

Il est techniquement très complexe et très coûteux d'enfouir les lignes 400 000 volts :

L’enfouissement d’un ouvrage 400 kV n’est pas plus complexe que l’enfouissement d’un ouvrage 63, 90 ou 225 kV, d’autant que l’on enterre des ouvrages de ce type depuis 1942, autrement dit depuis plus d’un demi-siècle.

C’est d’ailleurs une firme câblière française (Câbles de Lyon) qui a fournit les premiers câbles 500 kV commandés par un producteur suédois, en 1956. Il s’agissait, à l’époque de câbles à isolation huile-papier (câbles à huile fluide). C’est une autre entreprise française (Silec, aujourd’hui Sagem) qui a fait homologuer (par EDF) le premier " câble sec " (isolation synthétique) en classe 400-500 kV et ce, en 1985.

vue en couple du câble 500 kV produit, dans la seconde moitié des années 50

Ci-dessus, vue en couple du câble 500 kV produit, dans la seconde moitié des années 50, par les « Câbles de Lyon » (document extrait du catalogue général de 1960). Ce type de câble a été fabriqué à la demande de producteurs suédois d’électricité et installé à Grundfors et à Stornorrfors. Les circuits ainsi équipés pouvaient transporter 1.400 MVA en régime permanent (sous 500 kV) avec un section conductrice en cuivre de seulement 405 mm².

En 1986, le groupe Pirelli a fait homologuer, en Italie, un câble capable de supporter une tension alternative de 1.100.000 volts (1100 kV ou 1,1 MV). Il faut donc dénoncer haut et fort, les manœuvres de désinformation visant à laisser croire, aux personnes non averties, que le transport, par câbles, des extra et ultra hautes tensions (EHT de 300 à 600 kV et UHT de 600 à 1200 kV) n’est pas possible techniquement. C’est pourtant ce qu’osent encore prétendre les « communicants » d’EDF/RTE et même certains pseudo-journalistes à la solde des lobbies (comme le dénommé Jean Vermeil qui a osé affirmer, dans un article du « Nouvel Observateur » (n°1590 – 1995 – EDF réinvente les pylônes) que « Quant à enterrer la très haute tension (400.000 volts), personne ne maîtrise encore les contraintes d’isolation que cette technique exige… » ! ! !

En date du 27 avril 1995, la présidence du CEPHES avait adressé une lettre de protestation à M. Jean Daniel, rédacteur du Nouvel Observateur lequel, bien entendu n’a jamais répondu à notre courrier. Ce mutisme confirme ce que nous pensons sur la collusion qui existe entre les désinformateurs professionnels d’EDF/RTE et du ministère de l’Industrie d’une part, et la grande presse française. Un incident du même genre a opposé la présidence du CEPHES à la rédaction de « Marianne », M. Jean-François Kahn ayant, lui aussi refusé de s’expliquer à propos des mensonges grossiers que son hebdomadaire avait publié en janvier 2000.

Lorsqu’ils sont pris en flagrant délit de désinformation, les journalistes français pratiquent la politique de l’autruche et du « silence radio ». C’est la raison pour laquelle le CEPHES continue à revendiquer l’adoption d’une législation permettant de poursuivre, sur le plan pénal, les individus qui se rendent coupables des délits de désinformation et de manipulation. Une telle loi permettrait de faire citer les « communicants », les journalistes, les fonctionnaires et les dirigeants politiques qui persistent à mentir honteusement dans le seul but de couvrir des pratiques industrielles inadmissibles. Actuellement, de telles poursuites peuvent déjà être engagées en vertu de la directive 90/313/CEE mais son application demeure limitée et difficile. C’est ainsi qu’une plainte visant Dominique Voynet – ex ministre de l’environnement – n’a jamais été prise en considération par les autorités compétentes.

Le CEPHES n’hésitera cependant pas à faire connaître les noms des personnes, des journaux et des organismes qui se rendent coupables de ces délits, comme Dominique Voynet, Dominique Strauss-Kahn, Christian Pierret, Martin Malvy, Franck Sérusclat ou Christian Kert (entr’autres), le « Nouvel Observateur » et « Marianne » (entr’autres), le ministère de l’Industrie, le ministère de l’Environnement et les DRIRE (entr’autres organismes officiels). Sans oublier les « communicants » et autres agents d’EDF et de RTE.

A noter que la manipulation des parlementaires est assurée, à l’intérieur même du parlement français, par le député Jean-Claude Lenoir (UDF), ancien directeur du service « Relations avec les élus » de la direction-générale d’EDF. Il dirige un noyau de députés et de sénateurs que les clairvoyants surnomment « groupe des apparentés EDF ».

article « Marianne » n° 142 du 10 janvier 2000

Ci-dessus, on retrouve les principaux mensonges distillés par la rédaction de « Marianne » dans son n° 142 du 10 janvier 2000 (article signé par le dénommé Jean-Claude Jaillette, l’un des « coordinateurs » de la rédaction). La méthode de  désinformation utilisée par « Marianne » - particulièrement vicieuse - consiste à mélanger des mensonges grossiers avec des informations correctes. On notera que cet hebdomadaire, qui se qualifie lui-même d’ « anticonformiste et anti-pensée-unique » (sic), a reçu pas mal d’argent d’EDF-RTE par le biais de la publicité « de prestige » que ce groupe industriel utilise pour monnayer la complaisance des rédactions. Cette publicité est, en fait, une forme déguisée de corruption. Dans pas mal de cas, les journalistes se contentent d’apposer leur signature au bas d’articles qui ont, en fait été rédigés par les « communicants » d’EDF-RTE. Mais en cautionnant de leur nom des informations mensongères, il leur appartient d’en assumer pleinement la responsabilité. Il ne peuvent, en aucune façon, bénéficier de « circonstances atténuantes ». La déontologie journalistique exige qu’un rédacteur (ou son éditeur responsable) vérifie l’exactitude des informations qu’il diffuse. S’il ne le fait pas, il se rend coupable de faute professionnelle grave. S’il est incompétent dans le domaine abordé et s’il n’a pas la possibilité de vérifier ses sources, il doit s’abstenir de publier.

  • L'enfouissement entraîne une déperdition de l'énergie
    transportée
    . Pour y remédier, il faudrait construire tous
    les 15 à 20 kilomètres des postes compensant cette
    perte d'énergie, qui couvriraient chacun une superficie
    de plusieurs hectares.
Il est tout-à-fait malhonnête de parler de " déperdition de l’énergie transportée " pour évoquer le phénomène de production d’énergie réactive. Il s’agit, en fait de " compenser " cette énergie réactive (ou " capacitive " car due à la valeur capacitive du câble, plus élevée que celle d’une ligne aérienne) en insérant des bobines spéciales (self dite " de réactance ") dans la liaison ou à ses extrémités. Cette compensation n’est d’ailleurs indispensable que si la longueur de la liaison est supérieure à une certaine valeur (variable selon la classe de tension considérée) et s’il s’agit de câbles à isolant solide. Elle n’intervient pratiquement pas avec les installations à isolation gazeuse.
Les véritables " pertes d’énergie " sont bien moins importantes avec les câbles qu’avec les lignes aériennes.

Pour obtenir l'équivalent d'une ligne aérienne 400 000 volts, plusieurs câbles en parallèle seraient nécessaires, soit la largeur d'une véritable autoroute électrique de 20 mètres de large dont le coût serait au moins de 10 fois supérieur à celui d'une ligne aérienne.

L’argument selon lequel une liaison 400 kV souterraine occuperait le même espace qu’une « autoroute de 20 mètres de large » est l’un des plus malhonnête mais aussi l’un des plus fréquemment avancés (voir notamment l’article de « Marianne »). Dans la réalité concrète, la largeur de la bande de terrain dépend essentiellement du type de technologie auquel on aura recours (câbles à huile, câbles à isolation synthétique, canalisations à isolation gazeuse, câbles supraconducteurs), donc du choix des ingénieurs. Pour une liaison 400 kV souterraine, la largeur de la tranchée sera comprise entre 2 mètres dans le meilleur des cas et… plus de 20 mètres si les ingénieurs optent pour la plus mauvaise solution !

L’argument du duo EDF-RTE est donc particulièrement spécieux. Il n’est pas faux mais il ne vaut que si l’étude a été faite par des « imbéciles diplômés » ! Nous devons donc conclure qu’il n’y a, chez EDF et RTE, que des ingénieurs incapables d’étudier correctement une liaison souterraine de type THT ou EHT. Mais nous sommes plutôt enclins à penser que les véritables « incapables » sont les responsables de la « communication » !

emprise au sol comparée

Ce document (source : Asea Brown Boveri – ABB) montre l’emprise au sol comparée d’une ligne aérienne 380/400 kV et de trois liaisons LIG (isolation gazeuse) posées respectivement « en tranchée » (pose en nappe), « en tunnel » et « en galerie ». Dans ces trois cas, l’emprise est comprise entre 6 mètres et 3,5 m. Curieusement, la solution la moins encombrante (pose en trèfle en tranchée) n’est pas figurée sur ce dessin. Elle se contente d’une tranchée d’environ 2 mètres de large. Par comparaison, la largeur des nappes de conducteurs de la ligne aérienne équivalent est de 32 mètres. Cependant, la largeur du « couloir de nuisance » qui est associé aux lignes aériennes de ce type peut être de plusieurs centaines de mètres. Pour les liaisons souterraines correctement étudiées et installées, les nuisances sont pratiquement nulles, qu’il s’agisse des incidences esthétiques, écologiques ou sanitaires.

comment les ouvrages souterrains sont implantés en bordure des routes

Ce document (source ABB) montre comment les ouvrages souterrains sont implantés en bordure des routes, autoroutes et autres axes de circulation (voies navigables, voies ferrées,…). L’emprise est ici de 3,5 m de chaque côté d’une autoroute mais elle peut être réduite à moins de deux mètres avec d’autres types de câbles.

tranchée destiné à recevoir les câbles
d’une liaison souterrain

Cette photo permet de juger de la largeur effective d’une tranchée destiné à recevoir les câbles d’une liaison souterrain de grand transport. Il s’agit de la partie terrestre de la liaison France-Angleterre (IFA 2000). Elle permet de transporter 2.000 MW en passant sous la Manche. Elle se compose de deux circuits à courant continu (on ne peut pas raccorder directement les réseaux français et britanniques qui ne sont pas techniquement compatibles, d’où la nécessité de transporter l’électricité sous forme de courant continu qui est retransformé en courant alternatif). Si l’interconnexion s’était faite en courant alternatif, la largeur de la tranchée aurait été à peu près du même ordre (pour deux circuits posés en trèfle jointif). Ce document est extrait du rapport du groupe spécial 22 du Comité Technique de l’Electricité (Ministère de l’Industrie – 1996). Il démontre que l’on est loin, vraiment très loin, du « tunnel sous la Manche » ou d’une « autoroute de 20 mètres » !

En cas d'incident majeur, la détection, l'identification et surtout la réparation sur des câbles souterrains est beaucoup plus complexe.

les " incidents majeurs " sont rarissimes sur les liaisons souterraines ou immergées car la fiabilité de ces ouvrages est beaucoup plus grande que celle des lignes aériennes. En 1990, les statistiques relatives au réseau EDF (portant sur 800 km de liaisons souterraines 225 kV et sur 20 années d’exploitation) laissaient apparaître un risque de panne tous les 17 ans pour 100 km de câbles. Avec l’amélioration constante du matériel et le remplacement progressif des anciens câbles « huile-papier » par des câbles à isolation synthétique, les résultats ne cessent de s’améliorer. Aujourd’hui, le risque de panne est inférieur à une panne par 20 ans pour 100 km de câbles. Il est entre 4 et 7 fois plus élevé (en moyenne) avec les lignes aériennes.

Dans le cas où un problème devait quand même survenir (ce qui ne peut jamais être totalement exclu), la localisation de la panne se fait très rapidement à l’aide de détecteurs appropriés et l’on remplace l’élément défectueux. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un élément " de jonction " auquel on accède par les chambres de visite prévues à cet effet. Ce type de réparation est relativement rapide. En cas de " claquage " d’un câble (panne extrêmement rare avec les câbles modernes), on doit remplacer le tronçon défectueux (quelques centaines de mètres) ce qui peut prendre entre 3 et 6 jours. Et nous savons que certaines pannes survenant sur des lignes aériennes exigent un temps de réparation aussi long et parfois même plus long (lorsque de grands pylônes s’écroulent).

Pour les travaux de génie civil, il existe un grand nombre d’engins qui permettent d’enfouir des câbles dans n’importe quel type de sol. Il existe même un engin spécial, nommé " pelle-araignée " qui a été spécialement conçu pour l’enfouissement des câbles sur des terrains à très forte déclivité (jusqu’à 70% et plus). Enfin, les trains mécanisés permettent, jusqu’à 90 kV, de réduire de 30 % le temps de pose des câbles. Leur utilisation n’est cependant possible qu’en zones rurales.

La pelle-araignée en action

 La pelle-araignée en action (source : La Vie Electrique – n°254 – Sept. 1993). Conçue spécialement pour les besoins des entreprises de génie civil qui travaillent pour le compte d’EDF (notamment l’entreprise Denard), elle peut creuser des tranchées à flanc de montagne (comme ici dans les Pyrénées). Cet engin spectaculaire a permis d’enfouir des ouvrages BT et HTA dans des secteurs où les pentes atteignaient 80 % de déclivité. Les engins les plus fréquemment utilisés sont la charrue-fileuse, la charrue à soc vibrant, la charrue à soc araignée, les trancheuses (pour sols gelés ou très durs) et les cribleuses. On peut enfouir des câbles dans n’importe quel type de sol mais la toute grande majorité des ouvrages souterrains se trouve sous les routes et les trottoirs (comme à Paris où la quasi-totalité des ouvrages 63 et 225 kV sont sous les pieds des passants, à environ 1m,30 de profondeur).

Sur les lignes 225 000 volts, 90 000 et 63 000 volts

L'enfouissement est techniquement maîtrisé et mis en œuvre :

  • Pour les lignes 225 000 volts, on réalise des tronçons dont
    la longueur va jusqu'à 15 km,
  • Pour les lignes 90 000 et 63 000 volts, les tronçons les
    plus longs mesurent jusqu'à 30 km.
Il n’existe aucune raison technique (ou autre) limitant la longueur des liaisons 225 kV à 15 km. Idem pour les liaisons HTB 63/90 kV. Rien n’empêche de réaliser une liaison souterraine de 30, 40 ou 50 km en 225 kV. Il faut cependant prévoir la compensation de l’énergie réactive au delà de 30-35 km.
En ce qui concerne les liaisons souterraines 400 kV, nous trouvons, dans les archives techniques du CEPHES, un article paru en 1995 dans la revue professionnelle « Bâtiment Relations Elec » (n°9). Il avait pour titre « Insertion des lignes électriques dans l’environnement : quelle stratégie ? ». On peut y lire une interview de Mme M-P. Meynard, chef de service de l’Electricité à la direction du gaz, de l’électricité et du charbon (Digec) du Ministère de l’Industrie. Elle avait notamment déclaré que : « …Pour les lignes très haute tension de 400.000 volts, l’enfouissement n’est encore possible que pour de très courtes distances, soit environ 20 à 30 kilomètres… ». Il est donc utile de noter que, dans le jargon des technocrates du ministère de l’industrie, la notion de « courte distance » n’a pas du tout la même signification que chez EDF-RTE. Mme Meynard signalait, en outre qu’un programme de recherche était prévu par le « protocole-ligne « signé entre EDF et le gouvernement français. Elle faisait allusion aux recherches relatives aux ouvrages à isolation gazeuse qui permettent de concevoir des liaisons 380/400 kV de grande longueur (plusieurs centaines de kilomètres) ainsi qu’aux recherches relatives au développement industriel des câbles SC.

Cependant, la généralisation de ces solutions n'est pas encore envisageable. En effet, les contraintes économiques sont lourdes et la nature du sol ne permet pas toujours l'enfouissement. De plus, il faudrait créer des stations de compensation tous les 25 à 30 km pour les lignes 225 000 volts et tous les 50 à 70 km pour les 90 000 et 63 000 volts, ce qui nécessiterait une emprise au sol conséquente. Enfin, la mise en souterrain entraîne des interventions plus longues et plus contraignantes en cas d'incident.
Le passage dans des zones naturelles (biodiversité, Natura 2000) n'est pas recommandé.

Pour les liaisons 63/90 kV, on devra compenser vers 60-70 km de longueur mais les lignes HTB d’une telle longueur sont pratiquement inexistantes (elles dépassent rarement les 50 km). Notons en passant qu’une station de compensation n’occupe pas plus de place au sol qu’une petite station de transformation. (un peu plus d'un hectare)
En ce qui concerne les " incidents " et les pannes, voir ce qui est dit plus haut.
Enfin, ce qui est dit à propos des " zones naturelles " est parfaitement ridicule puisque les ouvrages souterrains ou immergés n’agressent en rien l’environnement, contrairement aux lignes aériennes qui agressent TOUJOURS l’environnement !
Ce n’est pas parce que des écolos idiots se sont laissé berner dans le cadre de l’élaboration du contrat " Natura 2000 " que nous devons tous tomber aussi naïvement dans le panneau !

Enfouissement des lignes dans les autres pays

RTE est-il en retard par rapport à d'autres compagnies de transport pour l'enfouissement de ses lignes électriques ?
Un examen attentif des chiffres avancés par des pays comparables ou voisins de la France aboutit à la conclusion inverse, surtout si l'on tient compte de la densité de population.

Nous avons déjà signalé que la France, donc RTE, était globalement en retard vis-à-vis des autres pays de l’Union européenne.

Les remarques insidieuses vis-à-vis de la " densité de population " ne sont pas d’un intérêt capital dans le cadre d’une analyse globale du problème. Cette donnée n’a guère qu’un intérêt économique pour l’exploitant. En effet, plus la densité de population est élevée et plus l’ouvrage est rentable, surtout à court terme. C’est ce qui conditionne la notion de " TRI " (Taux de Rentabilité Immédiate) chère aux analystes du duo RTE-EDF. C’est pour cette raison que RTE rechigne à enfouir des ouvrages dans les zones rurales à faible densité de populations. Le coût par abonné desservi est, en effet nettement plus élevé dans les campagnes et les petites villes que dans les grandes agglomérations.

La France est l'un des pays les plus avancés pour l'enfouissement de lignes dans les tensions comprises entre 150 000 et 230 000 volts (Très Haute Tension).

 

Situation internationale en 1998/1999

Pour les niveaux de tensions compris entre 149 000 et 229 000 volts, le taux d'enfouissement de la France est relativement élevé (3,2%).

Pays
Densité
de population
dans le pays
(hab/km2)
Kilométrage
de circuits
enfouis
en>149
et <229 kV
Pourcentage
de kilométrage
enfoui
en>149
et <229 kV
Pays-Bas
388 hab/km2
6 km
0,93 %
France,

225 kV (RTE)
108
hab/km2
798 km
3,20 %
Canada

(Ontario Hydro,Hydro Québec-Transénergie)
3
hab/km2
49 km
0,36 %
Espagne

(Endesa, Iberdrola, Unión Fenosa, Hidroeléctrica del Cantábrico y Red Eléctrica de España)
78
hab/km2
75 km
0,47 %
Allemagne

(Bayernwerk, Bewag, EnBW, HEW, Preussenelektra, RWE, VEAG, VEW)
230
hab/km2
35 km
0,16 %
Italie

(ENEL)
192
hab/km2
387 km
2,83 %

Source SYCABEL (Syndicat des constructeurs de câbles électriques)

Pour la Haute Tension (tensions comprises entre 50 000 et 150 000 volts), la France est également bien placée, notamment si l'on tient compte de sa densité de population.

Pays
Densité
de
population
dans le pays
(hab/km2)
Kilométrage
de circuits
enfouis
en >50
et <150 kV
Pourcentage
de kilométrage
enfoui
en >50
et <150 kV
Pays-Bas
388
hab/km2
905 km
14,00 %
France,

225 kV (RTE)
108
hab/km2
1896 km
3,80 %
Canada

(Ontario Hydro, Hydro Québec-Transénergie)
3
hab/km2
215 km
2,00 %
Espagne

(Endesa, Iberdrola, Unión Fenosa, Hidroeléctrica del Cantábrico y Red Eléctrica de España)
78
hab/km2
188 km
0,58 %
Allemagne

(Bayernwerk, Bewag, EnBW, HEW, Preussenelektra, RWE, VEAG, VEW)
230
hab/km2
4740 km
6,20 %
Italie

(ENEL)
192 hab/km2
449 km
1,20 %

Source SYCABEL

Les tableaux utilisant des données " brutes " (non corrigées) sont sans aucune valeur. C’est notamment le cas pour les pourcentages calculés sur des bases nationales. Ainsi, si nous considérons le réseau 225 kV français, nous observons un pourcentage national de l’ordre de 3 ,2 % en 1999 (environ 3,5 % à fin 2001). Mais si nous considérons la ville de Paris, ce pourcentage est de 100 %. A l’inverse, dans la plupart des départements, il est de …0 % !

Il en va de même pour les ouvrages 63/90 kV.

Observons, par ailleurs, que le Canada à une densité moyenne 36 fois plus faible que la France. Si le raisonnement de RTE tenait la route, son taux d’enfouissement devrait aussi être environ 36 fois moindre. Or, le tableau reproduit par RTE donne 0,36% pour le Canada et 3,2 % pour la France. Il en résulte que le Canada a fait un effort d’enfouissement quatre fois plus important que la France dans la classe de tension considérée. Le calcul est encore plus significatif pour les ouvrages de 50 kV à 150 kV puisque, dans ce cas, le Canada a fait un effort d’enfouissement 19 fois plus important que la France.

Cet exemple permet de comprendre pourquoi il est inutile et dangereux de se référer à des données brutes. Seul un expert compétent est à même de les exploiter correctement

 

     
   
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De façon générale, la page Internet de RTE est un document intellectuellement malhonnête et totalement indigne d’une entreprise qui se pose en leader international dans son domaine d’activités.

Nous sommes en présence d’une tentative de désinformation-manipulation qui rappelle les heures sombres d’un stalinisme qui hante encore certains services d’EDF, en particulier le département " communication ", le département " relations avec les élus " et ce KGB interne qu’EDF a baptisé " GRETS " (Groupe Recherche Energie, Technologie et Société). Pour mémoire, le GRETS a été créé, au sein de la DER (Direction des Etudes et Recherches) d’EDF pour étudier le comportement des militants antinucléaires et les différentes façons de contrer leurs actions.

Cela impliquait nécessairement de " ficher " lesdits opposants. Aujourd’hui, le GRETS s’occupe aussi des militants " anti THT " et de tous ceux et celles qui, de façon générale, pourraient nuire aux intérêts du lobby de l’électricité (et industries dérivées). Cette police interne collabore étroitement avec les services du ministère de l’Industrie et de la police nationale (en l’occurrence les " Renseignements Généraux ".

Notons qu’en vertu de la loi " Informatique et liberté ", les fichiers détenus par EDF et RTE sont illicites et devraient être détruit. Mais ne comptons pas trop sur les pouvoirs publics français pour mettre de l’ordre dans la pétaudière RTE-EDF.

Autant savoir !

Pour plus de renseignements, voir l’ouvrage que Daniel Depris a consacré aux réseaux souterrains, immergés et sous-marins ainsi que les différentes rubriques du site Internet du CEPHES.

On pourra, par ailleurs se référer aux très rares articles techniques (en langue française) ayant échappé aux manœuvres de manipulation d’EDF et de RTE. Parmi, ceux-ci, on pourra citer les documents émanant du service « Information et documentation » du groupe Alcatel-Nexans (voir notamment l’article intitulé « La solution souterraine longue distance aux problèmes d’environnement : Electroduc à gaz 420-550 kV »), les communications des conférences Cigré et Jicable, certains articles publiés par « Les techniques de l’Ingénieur » et « L’usine Nouvelle » ainsi que les documents émanant des différents groupes câbliers (Pirelli, Nexans, Sagem, Siemens, ABB, Hitachi,…). « Science et Vie » a aussi publié un bel article de vulgarisation à propos du développement des câbles SC.

Les articles publiés par la « presse grand public » sont généralement sans le moindre intérêt.

Pour l’aspect technique et « historique » de la technologie des réseaux souterrains, on peut se référer à différents ouvrages destinés à l’enseignement de l’électrotechnique, pour la plupart édités hors de France (Belgique, Suisse, Canada,…) ainsi qu’à « L’Encyclopédie pratique de l’électricité » en deux volumes des éditions Quillet (1933-1934).

Pour mémoire, les premiers réseaux électriques souterrains datent de la fin du XIXe siècle et, lors de l’exposition universelle de 1900 (à Paris), on exposait déjà un câble capable de supporter une tension alternative de 30 kV (comme indiqué dans un ouvrage de Lucien Poincarré, publié en 1927). La ville de Paris a commencé à enfouir ses réseaux à haute tension (60 kV) juste après la première guerre mondiale (1920-1921) et ses réseaux THT/220 kV en 1935. En France, les premiers essais d’enfouissement des ouvrages 380 kV datent de l’immédiate après-guerre (entre 1947 et 1950).

Les pays qui ont fait le plus gros efforts d’enfouissement sont l’Arabie saoudite et les émirats arabes. La quasi-totalité de leurs réseaux de transport d’électricité sont souterrains ou immergés et ce, pour des raisons purement stratégiques. Les câbliers français et allemands ont installé des liaisons non aériennes 380 kV dans cette région du monde (dont la première liaison LIG) mais aussi au Canada, en Afrique du Sud et en Chine.

Pose de câbles HT dans une rue de Paris vers 1930
Pose de câbles HT dans une rue de Paris vers 1930 (cliché « Câbles de Lyon »).

Vue en coupe de la première liaison souterraine 220 kV réalisée en France

Vue en coupe de la première liaison souterraine 220 kV réalisée en France. Il s’agit de la liaison « Saint Denis/ Clichy-sous-Bois », longue de 18,5 km et réalisée en 1935. La technique est classique : les trois câbles unipolaires sont posés en trèfle jointif dans un caniveau en béton armé d’environ 50 cm de côté. C’est toujours la technique la plus utilisée. Elle présente l’avantage de ne produire qu’une induction magnétique très faible. L’induction électrique est, pour sa part, totalement nulle (le champ électrique induit étant mis à la terre par l’intermédiaire de l’écran métallique du câble). La situation est différente si les câbles sont posés « en nappe » (induction magnétique beaucoup plus importante). Le seul avantage de la pose en nappe réside dans une capacité de transport un peu plus grande. Lorsqu’une liaison souterraine a été bien conçue, le champ magnétique induit peut être considéré comme négligeable à plus de 3 mètres des câbles( traditionnellement enfouis entre 1,3 et 1,5m sous le niveau du sol) . Il pourra, par contre, être nocif à plus de 100 mètres de certaines lignes aériennes.

 
 
Cette page est une copie commentée par le CEPHES, sur le site internet du CEPHES, de la page d'origine
http://www.rte-france.com/htm/fr/envirnmt/envirnmt_milieu_enfouiligne.htm
en date du 11 juillet 2002
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