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en date du 22 mars 2002
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L'Humanité quotidien

19 Mars 97 - POLITIQUE

EDF-GDF

La santé sous électrochoc

'UN agent en activité sur quatre a été exposé à l'amiante dans le cadre de son activité professionnelle. Une étude réalisée en 1995 montre que le risque d'avoir un cancer était 50% plus élevé chez les agents ayant été exposés, par rapport à ceux qui ne l'avaient pas été. On peut donc s'attendre, dans les années à venir, à voir apparaître un nombre important de cancers parmi les salariés actifs et retraités.' Ce diagnostic alarmiste a été délivré hier par Denis Cohen, secrétaire général de la Fédération nationale de l'énergie CGT, entouré de plusieurs médecins du travail, au cours d'une conférence de presse.

Alors qu'un rapport, selon le docteur Alain Carré, secrétaire général du syndicat CGT des médecins du travail, devrait être rendu public le 15 avril prochain sur le recensement des locaux amiantés d'EDF-GDF, l'ampleur des risques cancérigènes reste sous-estimée. Pour Michel de Coninck, membre du Comité national des comités d'hygiène et de sécurité, les directions d'EDF-GDF maintiennent en effet 'un secret défense' sur les pathologies du travail dans lesquelles sont aussi repérées une aggravation brutale de la santé mentale. Cette culture du 'secret' s'est notamment illustrée, a rappelé Michel de Coninck, lors de 'l'affaire du docteur Ellen Imbernon, licenciée pour avoir refusé de communiquer une étude épidémiologique que la direction d'EDF-GDF voulait étouffer'.

L'épisode de l'affaire du docteur Imbernon - toujours pas réintégrée malgré la décision du tribunal - renvoie à la question du projet de réforme des structures de la médecine du travail au sein d'EDF-GDF visant à la transformation du service général de médecine du travail en un service de santé au travail, au sein duquel les médecins deviendraient de simples auxiliaires de la politique de management d'EDF-GDF. 'Accepter ce projet, ce serait accepter la disparition de la déontologie médicale', a dénoncé Michèle Quesnel, secrétaire du Comité national de la médecine du travail. Avec, selon le docteur Dominique Huez, 'des conséquences pour la qualité du travail des agents pour la maintenance et la sûreté nucléaire'. D'où les craintes renouvelées de Denis Cohen, vis-à-vis de ce projet dont la finalité est, a-t-il dit, d'occulter toute 'transparence de l'information', et d'empêcher 'la possibilité d'intervention des salariés sur leur santé'. Ce droit d'intervention, les agents EDF-GDF n'entendent pas en être dessaisis. Ils l'utiliseront notamment le 25 mars à l'occasion d'une journée d'action pour la défense du régime mutualiste de protection sociale à l'appel des fédérations CGT et FO.

LIONEL ALLION.


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Page réalisée par http://www.internatif.org/ - Mercredi 19 Mars 1997
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