Passer les Q.G. de Saddam
aux micro-ondes

Cinquième jour des combats

Pour les États-Unis, chaque nouvelle guerre sert de banc d'essai aux dernières trouvailles technologiques.

En 1991, une bombe explose au-dessus de la route de Bassora. En une fraction de seconde, l'oxygè­ne de la zone s'enflamme. Toute vie cesse, asphyxiée. Dans la nuit du 2 ou 3 mai 1999, l'US Air Force largue en Yougoslavie une muni­tion au graphite qui provoque de gigantesques courts-circuits en en­trant en contact avec les équipe­ments des centrales électriques et centres de télécommunications, Les villes sont instantanément plongées dans le noir. En mars 2002. la BLU-118 S est proje­tée contre les montagnes afgha­nes où se terre Al-Quaïda. En explo­sant, elle absorbe l'air des souter­rains, tuant net les assiégés. Mars 2003, le Pentagone pourrait bien être tenté d'étrenner son der­nier-né dans l'espoir d'en finir avec Saddam Hussein avant que la guerre ne s'enlise dans une gué­rilla urbaine meurtrière. Frappée du sceau " secret défense ", la bom­be électromagnétique a pour but de réduire au silence tous les cen­tres électroniques de l'adversaire, le rendant ainsi sourd, muet et aveugle. L'impulsion électroma­gnétique dégagée par cette muni­tion à micro-ondes rend inutilisa­bles les réseaux d'ordinateur, les liaisons téléphoniques et les cen­trales électriques.

Graves brûlures
Dès lors. les bunkers, aussi profon­dément enterrés soient-ils, sont dé­finitivement hors d'usage, faute de lumière. Acculé à la reddition, le maître de Bagdad ne pourrait plus ordonner à ses fidèles d'em­ployer des armes chimiques ou bactériologiques — pour autant qu'elles existent — contre les trou­pes anglo-américaines. Sur le papier, la bombe E semble donc très attractive. Mais ses rava­ges ne se limitent pas aux cibles militaires. Ses micro-ondes détrui­sent également l'appareillage élec­tronique des hôpitaux, le matériel des entreprises et les pace-makers. Pire, leur effet sur le corps humain est similaire à celui des fours de nos cuisines sur les aliments. L'agi­tation des molécules d'eau cuit la chair des victimes, provoquant de graves brûlures. La bombe E est la chaîne manquan­te entre les bombes conventionnel­les et les ogives nucléaires dont elle .a la puissance dévastatrice sans en avoir l'effet de souffle et le dégagement de chaleur caractéris­tique. Est-ce à dire que les États-Unis ont définitivement renoncé à user de la bombe nucléaire? Pas du tout. Actuellement, les stratè­ges et les ingénieurs américains planchent sur une microbombe nucléaire censée détruire les bun­kers, Bans d'essai lors de la guerre du Golfe n° 3?

Y.H.

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