Toulouse, le 11 octobre 2002

Les radars qui tuent : à propos d’une enquête de l’armée belge.

Dans son édition de ce jeudi 10 octobre, le groupe de presse « Nouvelle GaZette-La Meuse- La Lanterne » avait publié un article de Pierre Havaux intitulé « De vieux radars accusés de provoquer la mort ». Le journaliste belge évoquait une enquête qui dure à présent depuis quatre ans et qui porte sur les militaires belges qui auraient été exposés aux hyperfréquences (ou « micro-ondes ») émises par les radars de détection et de poursuite (systèmes Hawk et Nike).

On estime que plus de 50.000 militaires (appelées ou professionnels) ont été exposés aux ondes pulsées émises par les radars des systèmes Hawk et Nike. Un appel a donc été lancé pour que ces personnes se soumettent à un examen médical et, à ce jour, 970 anciens militaires ont répondu présent. 123 d’entre eux se plaignent de problèmes de santé et 42 sont atteints d’un cancer.

On observera cependant que les militaires concernés auraient aujourd’hui entre 30 et 60 ans. On peut donc penser légitimement qu’un certain nombre de ceux qui ont pu être affectés par une leucémie (ou autre type de cancer) sont d’ores et déjà décédés.

Après avoir pris connaissance de l’article publié par « La Nouvelle Gazette », Daniel DEPRIS s’est immédiatement mis en contact avec Pierre Havaux. Il faut rappeler, en effet, que c’est au cours de son service militaire (1965-1966) que le président fondateur de l’A.U.R.O.R.E. et du C.E.P.H.E.S. a pris connaissance de documents classifiés « Confidentiel OTAN » qui traitaient de la nocivité des radiofréquences et des hyperfréquences, de leurs effets sur la santé et des mesures de radioprotection à adopter. Il avait précisément été affecté au secrétariat de la 51e escadrille de missiles (Nike) du 13e Wing de la Force Aérienne belge. Son rôle consistait à enregistrer le courrier, à le classer et à dactylographier les documents classifiés (confidentiel et secret OTAN).

En 1966, il avait profité de longues heures d’inaction pour lire les instructions relatives aux installations de radiodétection et de radiolocalisation (radars). Afin de pouvoir vérifier par lui-même si les instructions étaient respectées, il avait demandé et obtenu l’autorisation de passer le brevet d’opérateur-radar sur système Nike. C’est ce qui lui avait permis d’approcher de très près les installations actuellement incriminées. A la fin de son stage, il avait été breveté « crewman 4 » (4e homme d’équipe du radar de poursuite).

Il avait surtout pu constater que si les « van » (remorques qui contiennent les équipements mobiles des radars) étaient très correctement « blindées » (bien plus pour protéger le matériel électronique que pour protéger les opérateurs soit dit en passant) par leur structure métallique constituant une cage de Faraday, AUCUNE instruction particulière n’était donnée aux radaristes et autres militaires qui travaillaient dans le champ proche de l’antenne d’émission, zone où les densités de puissance pouvaient être très largement supérieures aux prescriptions réglementaires.

En 1966, la « norme de sécurité » de l’OTAN imposait de prendre des « mesures spéciales de protection » (combinaison spéciale, demi coquilles pour les testicules,…) dès que la densité de puissance dépassait le seuil de 10 mW/cm². Cette norme OTAN sera d’ailleurs revue à la baisse puisqu’au début des années 80, le seuil de sécurité sera ramené à 1 mW/cm². Les normes des pays du pacte de Varsovie étaient encore plus sévères puisque, dans le cas des hyperfréquences pulsées (cas des radars de détection et de poursuite), le seuil de sécurité moyen était de l’ordre de 10 µW/cm² soit 1.000 fois inférieur au seuil OTAN des années 60.



Ci-dessus, une vue générale des antennes d’un système de détection et de poursuite d’une escadrille « Nike » de la Force aérienne belge (Photo D. Depris – 1966). L’antenne émettrice rotative est au centre du cliché. Les « van » contenant les installations techniques (et les opérateurs) ne sont pas visibles mais se situaient à moins de 100 mètres de l’antenne émettrice. Le corps de garde et les bâtiments annexes (non protégés) étaient souvent à moins de 250 mètres.

Une photo aérienne d’un site identique, où l’on peut voir l’ensemble des bâtiments, est reproduite ci-dessous. La flèche rouge situe l’antenne émettrice et la carré rouge la position des quatre « van » disposées en croix derrière un rempart de terre. Les bâtiments (ou groupes de bâtiments) ne bénéficiant d’aucune protection contre les rayonnements sont marqués d’un cercle et d’une croix rouge. La distance séparant l’antenne rotative des vans n’est que de quelques dizaines de mètres. C’est l’implantation typique d’un radar Nike dans la campagne allemande. La Force aérienne belge disposait théoriquement de quatre escadrilles de missiles Nike (Ajax puis Hercules) mais trois seulement étaient opérationnelles (la 4e étant une « escadrille fantôme »). Le commandement du 13e Wing était installé à Düren. L’armée belge ne pouvait cependant pas utiliser ses missiles Nike sans en avoir reçu l’autorisation des Américains, le 13e Wing étant intégré au sein des Forces Aériennes Tactiques de l’OTAN sous contrôle des USA. La garde, autour des missiles armés, était assurée conjointement par des militaires belges et Américains.



Notons encore qu’un radar de poursuite « Hawk Hi Power » pouvait encore produire une densité de puissance de 10 mW/cm² à 108 mètres, une densité de 1 mW/cm² à 344 mètres, 100 µW/cm² à plus d’un kilomètre et 10 µW/cm² à près de 3,5 km (selon données transmises à l’OMS par le département « Santé nationale et bien-être social » du Canada, voir annexes).

Les radars Hawk sont cependant bien loin d’être les plus puissants de leur espèce. Les même sources canadiennes, publiées par l’OMS en 1981, citent notamment les radars de poursuite n°1 et n°2 qui généraient une densité de puissance de 10 mW/cm² à 392 mètres et même à 1,75 km. Le radar n°2 (puissance de 150 kW et fréquence de 1.300 MHz) pouvait donc produire une densité de puissance de 1 mW/cm² à 5,52 km, 100 µW/cm² à 17,5 km et 10 µW/cm² à plus de … 55 km de l’antenne émettrice ! ! !

Et il y a encore bien plus puissant dans le domaine des radars (voir annexes) !

Dans bien des cas, en plus des militaires, des populations civiles importantes ont aussi été victimes de ces installations.

Daniel DEPRIS est intervenu dans plusieurs dossiers relatifs à des implantations anarchiques de radars, notamment en Martinique (Radar de Rivière-Pilote, voir press-book) et près de Toulouse (Blagnac). Il vient aussi de rédiger un mémoire à la demande d’un jeune militaire français qui a développé une leucémie après avoir été exposé pendant 40 minutes aux ondes émises par un radar de type « Satrape » de l’armée de l’Air française (on lui avait fait changer les balises lumineuses qui sont installées sur l’antenne rotative sans que l’émetteur ait été coupé !). C’est en passant une banale visite prénuptiale que sa leucémie a été décelée. Il a pu être soigné à temps (avec séquelles du traitement) et changé d’affectation mais l’armée française refuse de reconnaître le caractère professionnel (pourtant évident) de son accident. Une procédure judiciaire a donc été engagée sur la base du mémoire rédigé par Daniel DEPRIS en sa qualité d’expert.

Dans le cas de la France, les risques liés aux radiofréquences et hyperfréquences se trouvent détaillés dans une « Instruction » militaire datée du 8 août 1972 (on peut la consulter sur notre site Internet). Les normes de sécurité sont celles de l’OTAN mais, fort curieusement, cette instruction ne s’applique qu’aux civils travaillant pour le compte des forces armées, pas aux militaires eux-mêmes.

Il n’empêche que, malgré l’instruction de 1972, des accidents affectent aussi des techniciens civils travaillant pour l’armée. Lors d’un colloque qui avait été organisé par l’IBRNI (Institut Biomédical des Rayonnements Non Ionisants) du Pr Luis Miro (CHU de Nîmes), plusieurs cas de médecine du travail avaient été exposés. Luis Miro avait notamment fait état du dossier médical d’un technicien de la firme Alcatel ATFH qui avait été exposé accidentellement, pendant environ une heure, à un faisceau hertzien militaire dont la fréquence était de 4, 7 GHz pour une puissance de 300 à 500 watts. L’accident avait eu lieu en décembre 1987, le technicien ayant à l’époque 37 ans. En juin 1990, le Dr Combaz, médecin du travail du groupe Alcatel, confirmera une tumeur testiculaire décelée en mai de la même année. Le rapport médical estime que le technicien a été exposé à une densité de puissance de l’ordre de 10 mW/cm² soit environ 36 joules/cm².

Le cancer des gonades a entraîné une stérilité (oligozoospermie) définitive. Les examens ont révélé la présence d’un nodule correspondant à une prolifération tumorale carcinomateuse faite de structures glanduliformes ou papillaires avec quelques territoires plus denses et solides. Le stroma était peu abondant avec de petites zones inflammatoires fibrineuses ou nécrotiques. En quelques zones les territoires de nécrose étaient plus étendus. Il y avait aussi présence, sur deux fragments, d’un contingent séminomateux. En périphérie, on retrouvait quelques reliquats séminifères altérés.

Il s’agissait donc d’une tumeur germinale hétérogène à deux composantes comme il est fréquent de constater en anatomo-pathologie des tumeurs testiculaires.

Ce cas médical est intéressant par le fait qu’il est daté et quantifié. On voit que la tumeur a été décelée environ 30 mois après l’exposition accidentelle.

Il confirme clairement ce que l’on savait depuis les années 1950-1960 à propos des effets que les hyperfréquences peuvent produire en cas d’irradiation massive ou chronique des testicules. C’est ce qui avait abouti à préconiser le port des demi coquilles de protection chez les hommes susceptibles d’être exposés à des doses anormalement élevées d’hyperfréquences (voir instruction militaire française de 1972, déjà citée).

Pour le surplus, on se réfèrera à ce qui a été dit par les experts de l’OMS dans le n° 16 des « Critères d’Hygiène de l’Environnement » (Radiofréquences et hyperfréquences - OMS Genève 1981). De larges extraits de cette monographie sont reproduits sur notre site Internet. Ils démontrent amplement que les tous les VRAIS spécialistes étaient parfaitement informés des (tristes) réalités du problème dès les années 60-70. Pour eux, la «pollution hertzienne » ne faisait aucun doute, pas plus que la réalité des « effets non thermiques » des radiofréquences et des hyperfréquences (dont la plupart des « autorités » administratives et politiques persistent à nier l’existence).

Le CEPHES a d’ailleurs fait état (et diffusé sur son site) le résumé d’un rapport établi par le Dr Luis Miro à l’époque où il effectuait son service militaire comme médecin de l’armée de l’air française. C’était à la fin des années 50 et il avait parfaitement mis en évidence le syndrome neurovégétatif qui affectait de très nombreux opérateurs et techniciens radaristes.

Notons encore qu’en avril 1982, le député belge Willy Burgeon avait interpellé le gouvernement à la demande du président de l’A.U.R.O.R.E.. La réponse avait été donnée par le ministre Herman De Croo qui avait reconnu qu’il existait un problème de pollution hertzienne et que des études étaient en cours (voir ci-dessous). C’est en 1981 que Daniel DEPRIS avait rédigé un premier projet de loi qui avait été transmis à plusieurs personnalités politiques parmi lesquelles MM. Busquin, Moureaux et Maystadt (comme attesté par nos archives).



Les efforts de l’AURORE avaient permis, avec l’appui du vice-président de la Chambre des Représentants (le carolorégien André Baudson dont Daniel DEPRIS fut le conseiller privé dans le courant des années 80), de faire adopter la loi-cadre belge du 12 juillet 1985 relative à la protection de l’homme et de son environnement contre les effets nocifs des rayonnements non ionisants (voir ce texte sur notre site).

Les éléments d’appréciation qui précèdent ont été très largement développés dans le chapitre premier de l’ouvrage intitulé « LES ONDES DE LA MORT » (Daniel DEPRIS – 2001, voir la rubrique « Publications » de notre site). Ce chapitre comporte, à lui seul, plus de 120 pages et l’on y trouvera un très grand nombre de références qui prouvent, de manière irréfutable, que les « autorités compétentes » (ou plus souvent « incompétentes ») étaient parfaitement informées (ou susceptibles de l’être) dès les années 70.

Un commandant de la base aérienne de Cazaux (France) a, de son côté, dénoncé les conditions de travail qui sont celles des radaristes de l’armée de l’air. Inconscients des risques qu’ils encourent, ils adoptent des habitudes de travail extrêmement dangereuses qui, bien souvent, sont encouragées par les autorités militaires qui devraient, pourtant, les interdire. Selon le Cdt Salles, trois techniciens de la base de Cazaux sont morts dans des circonstances « douteuses » (ils avaient moins de 40 ans) tandis que dans un quatrième cas, la relation de causalité ne fait aucun doute.

Daniel DEPRIS a donc fort justement fait remarquer à Pierre Havaux que l’enquête en cours est lacunaire. En fait, elle devrait considérer TOUTES les personnes qui ont pu être exposées à des densités de puissance supérieures à 10 µW/cm², qu’elles soient militaires ou civiles. Il faut aussi considérer que ce ne sont pas seulement les « vieux » radars qui posent problème. Les risques sont identiques avec les radars récents. Ils sont aussi les même avec les radars civils, comme ceux de l’aviation commerciale ou certains radars spéciaux (comme les radars météo).

Il convient aussi, de façon impérative, de considérer GLOBALEMENT la problématique des nuisances physiques de l’environnement et, en particulier des nuisances dites « hertziennes ». Il n’existe, en effet, que fort peu de différence entre la technologie des radars et celles qui sont mises en œuvre depuis les années 90 dans le domaine de la radiotéléphonie (téléphones mobiles et portables de type GSM, DCS, UMTS,…). Il n’y a pas, d’un côté, le problème des radars, d’un autre celui des émetteurs radio-TV, d’un autre celui des fours à micro-ondes, d’un autre celui des lignes électriques aériennes et encore ailleurs celui des GSM et autres DCS.

IL NE S’AGIT LA QUE D’UNE SEULE ET MÊME PROBLEMATIQUE : CELLE DES NUISANCES ELECTROMAGNETIQUES NON IONISANTES.

C’est ce que l’AURORE et le CEPHES ne cessent de répéter depuis 1980. Mais, de toute évidence, dirigeants associatifs et politiciens n’ont toujours rien compris (ou feignent de ne rien comprendre) dans cette affaire. Ils persistent à saucissonner le dossier en luttant sélectivement contre les différentes nuisances non ionisantes, ce qui fait, bien évidemment, le jeu des « autorités » et surtout celui des industriels et des groupes financiers concernés.

En France, les « verts » - habilement manipulés par les dirigeants socialistes dont ils sont devenus les complices – ont toujours refusé d’aborder la problématique des nuisances physiques en général et des nuisances électromagnétiques non ionisantes en particulier. C’est ce qui a motivé la démission de Daniel DEPRIS qui siégeait au sein de le « commission santé » (au plan national et à la demande de François Schäfer, porte-parole de la dite commission) ainsi qu’au sein du Comité Politique Régional (CPR de Midi-Pyrénées).

Par leur inconséquence, leur amateurisme et leurs intrigues politiques, les dirigeants actuels des « verts » se comportent, non comme des « écologistes » - au sens vrai du terme – mais comme des adversaires de l’écologie globale et des droits majeurs des citoyens en matière de santé, de sécurité et de protection du cadre de vie. La situation n’est guère plus brillante dans le plupart des autres pays de l’Union européenne.

Autant savoir, comme on dit à la RTBF !

Ce militaire qui s’entraîne au tire sur une fête foraine de Malines n’est autre que le futur président de l’AURORE et du CEPHES.

Militant antimilitariste, membre des Jeunes Gardes Socialistes et dirigeant national des Faucons Rouges et Pionniers, il a néanmoins été admis au sein de l’administration de la Force Aérienne belge. Après avoir reçu une formation de base à la caserne Baron Dossin de St Georges, il rejoindra la 51e escadrille du 13e Wing MSL à Blanckenheim (Allemagne fédérale). On remarque l’écusson des unités de missiles sur la manche de son battle dress.

Son poste lui donne accès aux documents classifiés de l’OTAN et il se plonge dans la lecture des instructions relatives à la radioprotection. Après son service militaire, il tente de réunir, dans le civil, la preuve de ce qu’il a appris à l’armée. Il lui faudra plus de dix ans, pour réunir un dossier convaincant.

Dès 1976, il fonde l’Union Francophone des Amateurs de Radiophonie Expér-imentale (UFAREX). En 1980, ayant réuni – sous le couvert de l’UFAREX – un minimum de preuves, il transforme son association qui devient l’Association pour l’Utilisation Rationnelle des Ondes Radio-Electriques ( A.U.R.O.R.E.). A sa tête, il se battra sur le terrain politique pour imposer le vote de la loi-cadre du 12 juillet 1985 dont il est l’instigateur. Ayant ainsi « balayé devant sa porte », Daniel DEPRIS crée, en 1986, le Comité Européen pour la protection de l’Habitat, de l’Environnement et de la Santé (C.E.P.H.E.S.) dont l’A.U.R.O.R.E. devient une section spécialisée.

Soumis à de très fortes pressions politiques (il sera même menacé de mort à partir de 1985), il finira par s’installer en France en 1987. Il résidera en Bretagne jusqu’en 1990 puis se remariera avec une Française et s’installera à Toulouse.

Expert incontesté (et incontestable) dans son domaine, il est intervenu dans des centaines de dossiers. Il a donné de très nombreuses conférences, rédigé des centaines de rapports et publié plusieurs ouvrages. Sa première apparition en télévision remonte au 22 mars 1982 (RTBF – émission « L’Ecran témoin ») et, depuis lors, il est apparu sur une douzaine de chaînes différentes. En Martinique, on lui a même accordé une interview de 65 minutes. En radio, il a souvent été l’invité des chaînes de Radio France et des radios locales. La dernière interview date de septembre dernier et sera diffusée fin octobre par France Inter.

Consultant et expert indépendant, Daniel DEPRIS est aussi formateur et concepteur d’appareils de détection et de mesure (voir détails sur notre site Internet).

La photo reproduite ci-après est celle d’un missile sol-air « Nike Hercule » sur son lanceur (position de stand by). Contrairement aux missiles présentés dans les meetings ouverts au public – et qui portaient les emblèmes de la Force Aérienne belge – les missiles opérationnels, dotés de leur ogive nucléaire, ne portaient aucune marque distinctive. C’est un document rare qui a été réalisé pendant l’hiver 65-66 par Daniel DEPRIS. Il avait, accessoirement, le statut de photographe « officieux » de son escadrille. Il disposait même de son propre laboratoire photo qu’il avait été autorisé à aménager dans un recoin de la « cave à patates ».



Lorsqu’il tentera d’informer certains de ses camarades (ainsi que le médecin de l’escadrille) à propos des risques découlant d’une exposition aux ondes émises par les radars, il sera transféré illico à l’hôpital militaire de Bruxelles (section ouverte du service de psychiatrie) pour y être examiné et surtout pour être éloigné de son unité. Jugé sain d’esprit après une dizaine de jours d’observation, il sera mis « en congé de santé » puis réintégré dans son unité avec « service léger » et sans affectation précise. Il terminera son service en nettoyant les véhicules et en peignant à la main les écussons de l’unité qui ornaient les jeeps. Il lui avait, en outre, été formellement « conseillé » par son commandant d’escadrille (par ailleurs excellent homme) de ne plus faire la moindre allusion à ce qu’il avait pu apprendre en consultant les documents classifiés de l’OTAN. Selon le Cdt Van Helleput, les ordres venaient « d’en haut ».

Documents et informations annexes :

La première annexe est le tableau figurant à la page 32 de la monographie n°16 de la série des CHE de l’OMS (voir ci-dessus).

On y trouve les données relatives à cinq types de radars très employés dans le courant des années 60-70. Notons cependant que, pour les radars non militaires, les plus puissants ont une puissance moyenne comprise entre 8,7 et 840 MW (1 MW = 1 million de watts) soit une puissance apparente rayonnée (p.a.r.) de crête qui pourra aller de 35,4 GW (1 GW = 1 milliard de watts) et 2,8 TW (1 TW = 1.000 milliards de watts). A la fin des années 70, plus de 200 radars civils avaient une puissance de crête supérieure à 10 GW et plusieurs milliers d’autres dépassaient le MW. Pour les radars militaires de très forte puissance, on ne dispose pas toujours des spécifications techniques détaillées.

Il existe à présent des dizaines de milliers de radars en fonctionnement. Ils se répartissent en différents groupes selon la technologie mise en œuvre. On distingue surtout les radars à balayage des radars doppler qui contrôlent une zone déterminée ou servent à la mesure de vitesse.

Les plus petits radars ont une puissance de quelques milliwatts (mW) tandis que les plus puissants dépassent le milliard de watts (GW) en puissance moyenne. Les radars militaires ne se distinguent pas fondamentalement des radars civils. De plus en plus souvent, les antennes classiques (paraboles ou paraboles tronquées) sont remplacées par des antennes à balayage électronique qui permettent de suivre plusieurs objectifs en même temps.

Les fréquences utilisées par les radars sont très différentes selon les applications. Elles vont de quelques MHz pour les très puissants radars militaires « Trans-Horizon » qui émettent en bande métrique, jusqu’à plusieurs dizaines de GHZ pour les radars météo à ondes millimétriques. Certains radars de détection (civils ou militaires) utilisent des fréquences très proches de celles des téléphones portables (entre 1.000 et 1.500 MHz, autrement dit entre les GSM et les DCS).


jeudi 10 octobre, La Nouvelle Gazette-La Meuse-La Lanterne, Belgique
vendredi 11 octobre 2002, La Nouvelle Gazette-La Meuse-La Lanterne, Belgique

On notera enfin qu’indépendamment de leurs effets nocifs sur la santé des hommes et des animaux, les puissants rayonnements émis par les radars peuvent provoquer des accidents de type « EED » (Electro Explosive Device) et notamment faire exploser des aéronefs (avions, hélicoptères,…) qui passent trop près des antennes émettrices. Dans certains cas, des accidents EED peuvent survenir à plusieurs kilomètres de distance par rapport à ces antennes.

Aux USA, après enquête, l’US Air Force a du modifier ses radars « Pave Paws » qui avaient été reconnus responsables de plusieurs accidents aériens.

Selon Daniel DEPRIS – et plusieurs éminents experts américains – l’explosion en vol du Boeing qui assurait la liaison New York – Paris (vol TWA 800) aurait été provoquée par les rayonnements émis par les navires de l’US Navy (en manœuvre au large de Long Island) que l’appareil civil survolait à environ 3 km d’altitude.

Les émissions radioélectriques peuvent également perturber l’électronique et l’informatique de bord des appareils modernes et, par voie de conséquence, provoquer des accidents graves. Le premier accident connu de ce type fut celui d’un Tornado des forces aériennes allemandes qui s’était écrasé après être passé trop près de la tour supportant les émetteurs radio-TV de la région de Munich.

L’accident du Mont St Odile aurait fort bien pu, selon Daniel DEPRIS, avoir été provoqué par les émissions de divers émetteurs installés dans le secteur ou par les installations de radionavigation de l’aérodrome militaire (OTAN) de Bad-Sollingen.

Dès 1984, le président de l’A.U.R.O.R.E. avait participé aux travaux d’un groupe de travail réuni à l’initiative de l’ABPNL (Association Belge des Pilotes et Navigants de Ligne) et qui s’était penché sur les perturbations, de plus en plus nombreuses, qui affectaient les bandes hertziennes affectées à la radionavigation.

Pour plus, de détails, voir les archives du CEPHES et de l’AURORE.

Enfin, le CEPHES entend continuer à dénoncer ouvertement les pseudo colloques et autres réunions organisées par les pollueurs professionnels (comme les opérateurs de radiotéléphonie) avec la complicité active ou passive des milieux politiques et de certains organismes officiels.

Ces réunions n’ont pour objet que de continuer à « noyer le poisson » et « gagner du temps » au profit des pollueurs. Il y a belle lurette que nous n’y participons plus. Nous avons mieux à faire avec notre temps et notre argent !