Concernant les informations qui viennent d’être diffusées à propos des problèmes sanitaires inhérents à la climatisation des locaux professionnels, le CEPHES tient à rappeler que son président européen, M. Daniel DEPRIS, s’est intéressé à ce problème dès la fin des années 80.

Il a notamment rédigé un long article intitulé " LES DANGERS DE LA CLIMATISATION " qui a été publié, en septembre 1991, par la revue associative " Nature et Progrès " (page 1 - page 2 - page 3).

Cet article rappelle que certains spécialistes s’étaient penchés sur ce problème à partir des années 70 et que, dans un ouvrage de 1983, Claude Chaline et Jocelyne Dubois-Maury (Université de Paris XII) avaient déjà traité de cette problématique nommée " Energy Slave Syndrome " par les experts anglo-saxons. De même, le Dr Maurice Stupfel avait, lui-aussi tiré la sonnette d’alarme dans son ouvrage intitulé " Environnement et médecine ".

Dans une étude consacrée aux effets biologiques des infrasons (1994, voir la rubrique " publications " de notre site Internet), Daniel DEPRIS avait, par ailleurs, démontré que les systèmes de climatisation mal installés pouvaient être à l’origine de troubles relativement graves découlant de la production d’infrasons par les canalisations de grande longueur où circule l’air pulsé. Les effets nocifs des infrasons ont été parfaitement démontrés en 1968 par une équipe du laboratoire d’électro-acoustique du CNRS de Marseille (dirigée par le Pr V. Gavreau). On peut aussi citer la communication faite par les Drs Cabal et Roszak lors de la séance de travail du 24 février 1973 de l’Institut de Médecine du Travail du Nord. Il s’agissait du cas d’un local tout neuf abritant un standard téléphonique. Quatre personnes y travaillaient et, bien que les locaux soient spacieux et fonctionnels, le personnel ne tarda pas à se plaindre de troubles divers : céphalées, troubles de la vigilance, problèmes neuro-fonctionnels, fatigue, jambes lourdes (voire dérobement des membres inférieurs), palpitations, bouffées de chaleur,… Après de laborieuses recherches, l’attention des médecins du travail fut attirée par les vibrations émanant du système de climatisation et des mesures acoustiques furent effectuées qui mirent en évidence une production d’infrasons de 6 Hz (90 dB) et de 8 Hz (80 dB). La climatisation fut modifiée de manière à ne plus produire d’infrasons et les troubles disparurent.

Outre les problèmes liés au mauvais entretien des filtres et aux effets spécifiques de la climatisation sur les voies respiratoires, il faut donc ajouter les effets pervers des systèmes mal étudiés et mal installés qui génèrent des IS dans las grands bâtiments à usage collectif ou professionnel.

On notera par ailleurs que, tout récemment, la division IPSN-DQSSE du Commissariat à l’Energie Atomique ( CEA) a contacté la présidence du CEPHES à propos d’un problèmes d’infrasons qui affecterait certaines centrales nucléaires d’EDF. Nous ignorons cependant si les IS sont produits par les systèmes de climatisation des centrales ou par d’autres sources de vibrations à très basses fréquences (transformateurs statiques, moteurs à régime lent, alternateurs,…)

Pour mémoire, les infrasons sont des vibrations acoustiques dont la fréquence est inférieure à 20 Hz et qui, de ce fait, ne sont pas audibles pour l’homme. Les seuls animaux qui soient capables de percevoir les IS sont les éléphants. Vu leur très grande longueur d’ondes, les IS ne peuvent être éliminés qu’à la source. Il est pratiquement impossible de s’en protéger à l’aidé d’écrans ou de systèmes absorbant les vibrations (comme les sons audibles et les ultrasons).