Toulouse, le 4 décembre 2002

Essais nucléaires : l’armée française et le CEA effectuent-ils des tirs secrets dans la région de Gardanne ?

Selon nos informateurs, des rumeurs circuleraient à propos d’essais nucléaires souterrains qui se dérouleraient dans des mines de lignite désaffectées de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA).

Les faits auraient été révélés par un ancien chercheur du nom de Jean-Pierre PETIT, un spécialiste de la mécanique des fluides qui dispose de son propre site Internet (http://www.jp-petit.com). Ils ont été répercutés par le site de l’association « Don Quichotte » (http://www.don-quichotte.org).

Selon ces sources, l’armée française et le CEA testeraient - à plus de 1.000 mètres de profondeur - des bombes nucléaires de très faible puissance, sans doute de l’ordre de la kilotonne (1kt = 1.000 tonnes de TNT).

Il s’agirait alors de bombes nucléaires à usage tactique, du genre de celles qui équipent certains missiles sol-sol à courte ou moyenne portée. Il pourrait aussi s’agir de « mini-bombes nucléaires » semblables à celles qui ont été développées dès le début des années 60 par l’armée des Etats-Unis. Elles équipent les « valises nucléaires » destinées à des missions spéciales. Très compactes, ces valises peuvent détruire le centre d’une ville ou un site industriel. Elles sont conçues pour être utilisées par un homme seul.

Dans le courant des années 70, l’URSS a commencé à fabriquer des engins en tous points semblables, dont une centaine pour le KGB et au moins 200 pour le 12e directorat de l’Armée rouge. Et en 1997, le général Alexandre Lebed révèla qu’une centaine de ces valises nucléaires avaient été « perdues ». Il se pourrait qu’il s’agisse des engins fournis au KGB car, selon le général Volynkine, les valises de l’armée auraient toutes été détruites entre 1995 et 1997.

Or, si l’on en croit les affirmations d’un journaliste pakistanais (Hamid Mir) qui a rencontré Ussama ben Laden en novembre 2001, le réseau Al-Qaïda aurait acquis trois de ces valises auprès des islamistes tchétchènes et ce, pour la somme de 30 millions de dollars. C’est aussi ce que soutient Yossef Bodansky, directeur du Centre sur le terrorisme du Congrès américain. Selon lui, l’une de ces valises aurait même été introduite aux Etats-Unis à l’automne 2001 et n’aurait toujours pas été retrouvée.

Et selon Robert Baer, agent de la CIA, il n’est pas impossible que des valises nucléaires aient été vendues aux Tchétchènes par des officiers de l’armée russe qui en avaient la garde (avant 1997).

Il n’est pas impossible non plus qu’une puissance nucléaire telle que la France soit intéressée par de tels engins. Elle dispose, en tous cas, de tous les moyens permettant de réaliser des valises semblables à celles des Russes et des Américains. Il se pourrait alors que les tirs souterrains secrets soient destinés à tester des armes de ce type.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement français s’est engagé à ne plus effectuer AUCUN essai nucléaire et à remplacer les tirs réels par des simulations (à l’aide du laser « Mégajoule » installé au Centre des Essais d’Aquitaine au Barp). S’il venait à s’avérer que des essais souterrains ont bel et bien lieu sur le territoire français, le scandale serait sans nul doute énorme.

Toujours selon les sources citées en début de communiqué, des secousses qualifiées de « suspectes » auraient été ressenties dans les secteurs d’Aix-en-Provence et de Marseille, et même du côté de Toulon. Mais rien ne permet, pour l’instant, d’affirmer qu’elles résultaient d’essais nucléaires souterrains. Il existe bel et bien des mines de lignite dans la région PACA dont quelques-unes sont encore plus ou moins en activité. Des puits désaffectés auraient-ils été « récupérés » par le CEA ou l’armée ?

Une chose est certaine, plusieurs associations appartenant à la mouvance antinucléaire sont occupées à réunir des informations à propos de cette affaire. Elles envisagent même de faire installer des capteurs très sensibles pour détecter les éventuelles explosions.

Affaire à suivre !



La photo, ci-dessus, est celle d’une « valise nucléaire » MK 47 made in USA (Document du Département de la Défense). Le modèle russe lui ressemble énormément. Cette valise métallique contient une bombe complète qui peut être amorcée très simplement par un seul homme. La puissance serait de l’ordre de 0,5 à 1 kt (la bombe A d’Hiroshima avait une puissance de 20 kt). Les premières valises MK 47 contenaient des bombes A miniaturisées mais il est possible que des « mini bombes à neutrons » aient aussi été produites.