Production et exportation délectricité par EDF-RTE : résultats pour lannée 2001
Selon les données fournies par le ministère français de lIndustrie, la production française dénergie électrique pour lannée 2001 aurait été, en valeur brute, de lordre de 550 TWh (550 milliards de kWh), soit une augmentation de 2 % par rapport à 2000 (elle avait été de 3,2 % de 1999 à 2000). Le consommation effective aurait été de 451 TWh, toujours pour lannée 2001. Cette consommation a été prélevée sur la production nationale mais aussi sur les importations (courant de pointe pour 4,2 TWh).On remarque quentre la production brute, majorée des importations (soit 554,2 TWh), et la consommation (électricité facturée aux clients), il existe une différence de 103 TWh (18,6 % de lélectricité disponible). Elle sexplique par les ventes à létranger ou « exportations » (73 TWh), par l « autoconsommation » (électricité consommée par EDF pour les pompages et les systèmes auxilliaires + les pertes dues au transport, soit 31 TWh). Le total donne 104 TWh, ce qui xcorrespond plus ou moins au calcul de base.
Pour mémoire, une unité nucléaire de 1000 MW produit en moyenne 6 à 7 TWh par an (compte tenu des arrêts pour cause de maintenance). Lautoconsommation française absorbe donc la production de 5 tranches de 1000 MW tandis que le solde des exportations-importations (69 TWH en 2001) représente la production de 10 à 11 tranches nucléaires de même puissance.
Si lon considère que les pertes en ligne pourraient être réduites de moitié par lenfouissement des réseaux tandis que les exportations massives à perte devraient être interdites (en vertu des lois commerciales interdisant le dumping), on peut aisément calculer quune dizaine de tranches de 1000 MW pourraient être arrêtées sans pour autant pénaliser léconomie française. Le parc nucléaire est donc excédentaire dau moins 10 GW. A léchéance de 2015, dix à douze autres tranches pourraient également être arrêtées. Et dès 2025, la France pourrait envisager larrêt de ses derniers réacteurs, du moins si une politique volontariste a été décidée dans ce sens. Elle doit notamment favoriser la décentralisation et la diversification en matière de production délectricité, lenfouissement des réseaux de transport et de distribution et le recours aux technologies nouvelles (piles à combustible, supraconductivité, etc ).
En ce qui concerne les exportations massives délectricité nucléaire française vers les autres pays européens, nous relevons quen 2001 cest lItalie qui a été le plus gros client dEDF avec un solde de 17,7 TWh. LAllemagne vient en seconde position avec un solde de 14,2 TWh. En troisième et quatrième position, pratiquement ex-aequo, viennent le Benelux et le Royaume-Uni (11,5 et 11,4 TWh). La Suisse ne vient quen 6e place avec un solde de 8,1 TWh cependant que la péninsule ibérique (Espagne, Portugal + Maroc) ne représente que 5,5 TWh.
Du côté des importations françaises, la Suisse a fourni 1,7 TWh, lEspagne 1,2 TWh, lAllemagne 0,5 TWh, lItalie 0,4 TWh, le Royaume-Uni 0,2 TWh et la Belgique 0,2 TWh (soit un total de 4,2 TWh). Il sagit du courant dit « de pointe » acheté par EDF pour palier aux insuffisances de sa production lors des fortes demandes instantanées.
Document n°1 : Carte des mouvements « exportations-importations » pour 2001 Source : ministère français de lIndustrie. On notera que les chiffres fournis par le ministère de lIndustrie divergent souvent par rapport à ceux qui émanent dEDF et ce, dans des proportions qui peuvent être considérables. Ces chiffres doivent donc être considérés comme « indicatifs » et non comme ayant une valeur absolue, le marché de lélectricité étant très peu transparent.
Document n°2 : Progression des exportations (soldes exportateurs) délectricité française, de 1970 à nos jours. Après une courte période où les importations lemportaient sur les exportations (1974 à 1980), le solde exportateur est redevenu positif et na pratiquement jamais cessé de croître jusquen 1995. Malgré la volonté dEDF dexporter jusquà 100 TWh par an, le solde stagne à présent sous la barre des 70 TWh (69 TWh en 2001). Cela est dû, en grande partie, aux actions menées par les associations et collectifs dassociations qui luttent contre les implantations de nouvelles lignes aériennes EHT/400 kV. Ces actions découlent elles-mêmes de celles qui sont menées par le CEPHES depuis 1986. Notre but demeure inchangé depuis cette époque : obliger EDF et lEtat français à reconsidérer globalement sa politique énergétique et notamment à abandonner, à léchéance de 2025, la filière nucléaire.
(Source du document : tract du collectif « La Rotonde » établi selon les données du CEPHES 2001).
Document n°3 : Progression des ventes délectricité française vers lAllemagne (source : comme le graphique précédent avec mention du solde pour 2001).
On remarque très nettement que larrivé des « Grünen » (verts allemands) au pouvoir a eut pour effet dintensifier les achats délectricité nucléaire française. Cest la conséquence la plus directe et la plus immédiate de la politique de « faux-culs » menées par les membres de la coalition « gauche-verts », laquelle préconise labandon du nucléaire en Allemagne mais pompe sans vergogne dans les excédents de production du parc nucléaire français. Cest le résultat tangible des accords passés entre le gouvernement allemand et le ministère français de lIndustrie qui avait notamment mandaté le sieur D. Strauss-Khan (aux frais dEDF et à raison de 200.000 FF par an) pour soudoyer les écologistes dOutre-Rhin. Depuis 1997, lAllemagne est ainsi devenue le premier ou le second client dEDF pour les achats délectricité nucléaire.
Document n°4 : Variation des données relatives à la production et aux exportations-importations (1960 1997) selon le ministère français de lIndustrie.
Pour ce qui est de la consommation nationale, les mêmes sources donnent les chiffres suivants : 65.412 GWh pour 1960, 94.513 pour 1965, 129.980 pour 1970, 168.205 pour 1975, 231.839 pour 1980, 279.530 pour 1985, 322.937 pour 1990, 367.887 pour 1995 et 381.618 pour 199. Elle était voisine de 430.000 GWh (430 TWh) en 1999 et quelle a dépassé le seuil des 450 TWh en 2001.
On est passé de 65,4 TWh en 1960 à quelques 440 TWh en 2000 soit une majoration denviron 575 % en 40 ans. On est donc très loin des prévisions qui avaient été faites sur la base du « doublement décennal », lequel ne fut effectif quentre 1955 et 1975. Si ce doublement sétait poursuivi (comme on le prétendait encore récemment chez EDF), la consommation aurait dû être de lordre de 260 TWh en 1985, de 520 TWh en 1995 et de 1.040 TWh en 2005 (et ainsi de suite jusquà la fin des temps !).
Nous voyons à quel point les prévisions des « spécialistes » se sont avérées totalement fausses malgré une politique dincitation à la consommation (et même à la surcon-sommation) qui a été menée par EDF dès la fin des années 70. En 2005, la consommation intérieure française ne devrait pas dépasser les 500 TWh et sera donc inférieure de plus de 50 % à ce qui avait été prédit dans le courant des années 60 (certains documents avançant même le chiffre de 1.200 TWh pour lannée 2000).
Il faut, par ailleurs, considérer que la consommation actuelle est encore très nettement supérieure aux besoins réels. Cela tient à certaines surconsommations (notamment dans le domaine des transports et du chauffage) ainsi quà des pratiques relevant du gaspillage énergétique. En fait, les besoins réels de la France ne dépassent guère les 375 TWh en ce début du XXIe siècle. Ils devraient même redescendre sous la barre des 350 TWh dici 5 à 10 ans (si une politique énergétique intelligente et volontariste est menée par les autorités compétentes, ce dont nous doutons !).
La décroissance naturelle de la consommation délectricité découle dune amélioration du rendement des appareillages électriques (cest ainsi que le rendement des ampoules déclairage est passé de 2 % à plus de 25 % depuis linvention de la lampe à incandescence par Swan et Edison) et du développement industriel des matériaux supraconducteurs.
Dans un très proche avenir et même si les besoins en électricité continuent à saccroître la consommation globale devrait diminuer.
Document n° 5 : Affiche de Daniel DEPRIS pour une campagne anti-nucléaire du CEPHES.